Sommet sur le financement des économies africaines…Padayachy évoque « L’Afrique subit une crise dont elle n’a pas tous les moyens pour s’en défendre »



Allocution de Dr. l’Honorable Renganaden Padayachy, ministre des Finances, de la Planification économique et du Développement

« L’Afrique subit une crise dont elle n’a pas tous les moyens pour s’en défendre »

  • « L’approvisionnement en vaccins supplémentaires reste un défi»

Monsieur le Président, cher Emmanuel Macron,

Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de Gouvernement,

Représentants des pays participants,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Avant de rentrer dans le vif du sujet, permettez-moi, Monsieur le Président, de vous dire que c’est un immense plaisir d’être virtuellement à vos côtés pour représenter le Premier Ministre de Maurice, l’Honorable Pravind Kumar Jugnauth, qui vous transmet ses chaleureux remerciements pour la tenue de ce sommet.

Depuis plus d’un an maintenant, nous affrontons la pandémie de la COVID-19.

Maurice a pour sa part été confronté à plusieurs chocs majeurs découlant de la pandémie :

– celui de la pandémie en elle-même qui a bouleversé nos modes de vie et a brisé la chaine de confiance,

– celui de deux confinements stricts respectivement en 2020 et 2021 entrainant quatre mois d’activités économiques ralenties, et

– celui de l’arrêt total du tourisme faisant passer le nombre de touristes de 1,3 million par an à environ un millier.

Ces évènements combinés ont provoqué une contraction de notre économie de près de 15% de notre PIB.

Un choc d’une ampleur jamais observée, qui nous a fait perdre 5 ans de richesse.

Mesdames et Messieurs,

Dans la lutte contre la pandémie, de nombreuses économies africaines luttent pour leur survie et celle de leur population.

Le PIB de l’Afrique s’est contracté de 2,1% en 2020, ce qui en fait la première récession du continent en un demi-siècle.

Il y a quelques semaines, Monsieur le Président, vous avez appelé à « un New Deal » pour aider les pays africains à surmonter « le ralentissement très fort de leurs économies depuis la crise du Covid-19. »

Dans un pareil contexte, Maurice salue votre appel.

Le soutien de tous nos partenaires, pays-amis, organisations régionales et internationales telles que l’OMS, la Banque mondiale, le FMI, la BAD, l’AFD est nécessaire pour accompagner les pays africains dans la lutte contre la pandémie et ses conséquences économiques et sociales. 

L’Afrique subit une crise dont elle n’a pas tous les moyens pour s’en défendre.

Maurice, en tant que Petits États Insulaires en Développement (PIED), ouvert sur le monde, a été d’autant plus impacté par la crise. 

Pour empêcher l’écroulement de notre structure économique et financière, nous avons déployé des mesures d’aide directe et indirecte à hauteur de 20% de notre PIB pour soutenir les entreprises et les ménages mauriciens.

Et cela afin d’éviter les défauts de paiement, de prévenir les faillites et de préserver l’emploi.

Bien entendu, ces mesures exercent une pression supplémentaire sur nos finances publiques, d’autant plus que notre PIB s’est sévèrement contracté.

Mesdames et Messieurs,

Pour lutter contre la pandémie de la COVID-19, notre stratégie est de vacciner au plus tôt un minimum de 60% de notre population afin de pouvoir envisager un retour à une certaine normalité.

Cependant, l’approvisionnement en vaccins supplémentaires reste un défi.

A ce titre, nous pensons qu’il est important que la communauté internationale adopte une approche différenciée à l’égard des pays africains aussi bien en termes d’accès aux vaccins que d’aide à la relance économique.

Je tiens également à rappeler qu’au début avril 2021, sur les 690 millions de doses administrées dans le monde, seuls 2% l’ont été en Afrique.

Nous attendons beaucoup de la France, et de nos partenaires, sur ces deux niveaux.

Monsieur le Président,

Nous réitérons l’appel lancé aux partenaires de développement pour que l’allègement de la dette accordée aux Pays les Moins Avancés (PMA) soit également étendu à toute l’Afrique.

Les besoins actuels de financement pour le continent africain s’évaluent à 300 milliards de dollars.

Les économies africaines sont déjà lourdement endettées et d’autres modes de financement, dont des subventions, pourraient être considérés pour accompagner la reprise en Afrique car nous devons garder en tête le risque induit par les agences de notation internationales qui peuvent dégrader nos notes.

Nous savons bien qu’il n’existe pas de « free money ».

Mais en ces temps exceptionnels, nous en appelons à la solidarité des pays les plus riches pour un plan de relance africain mixte mêlant prêts concessionnels et subventions, à hauteur respectivement de 70% et 30%.

Cela pourrait notamment permettre le financement de la vaccination de la population africaine.

Merci pour votre attention.

Sommet sur le financement des économies africaines

18 mai 2021

Posted by on May 18 2021. Filed under Actualités, En Direct, Featured, Politique. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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