Jocelyn Grégoire accusé à tort et incompris par beaucoup de vouloir retirer les créoles du ghetto de l’Opposition
Aurait-on critiqué la présence de Joceyln Grégoire s’il était dans les manifestations anti-gouvernement ?
Un prêtre avait été élu député au Québec et des prêtres sont intervenus en Afrique pour combattre des massacres
Que serait le mouvement Black Lives Matter sans le révérend Al Sharpton ?
« Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira » Jean Chapitre 8 v 32, une parole de Jésus Christ ! Il est question évidemment dans la bible des vérités spirituelles. Mais toute vérité libère l’être humain. Le mensonge, la manipulation n’emmène que la confusion.
Ainsi cette semaine, nous avons vu un déferlement de haine contre le Père Joceyln Grégoire pour sa participation dans une fonction à Rose-Belle. Une fonction où il a fait les éloges du Premier ministre, Pravind Jugnauth et de ses ministres, dont Maneesh Gobin.
Il y a eu de nombreux critiques pour sa prise de position, avec l’Eglise Catholique sortant un communiqué quelques jours plus tard pour insister qu’il ne faille pas mélanger l’Eglise à la chose politique.
Il est temps de rétablir les faits et de cesser de calomnier un prêtre qui voit la majorité de ses fidèles dans des ghettos et politiquement bernés depuis plus de trois décennies par le MMM, le PMSD et maintenant par Bruneau Laurette.
C’est un fait que la majorité des créoles sont des catholiques. C’est un fait que la majorité n’est pas employé dans la fonction publique. C’est un fait que la majorité ne figure pas parmi les 15 familles les plus riches du pays. A qui la faute ? Nous n’allons pas rentrer des débats et des querelles inutiles. Mais n’est-ce pas la responsabilité de l’Eglise de dénoncer de telles discriminations et de proposer aux dirigeants des solutions ? C’est ce que fait Joceyln Grégoire. Avant lui, il y a eu plusieurs prêtres qui ont osé évoquer le problème du malaise créole. Mais ils s’arrêtent qu’avec des cris, des paroles et des revendications. Joceyn Grégoire et son groupe, le FCM ont exhorté des familles à reprendre l’agriculture même à petite échelle. Il a demandé à des familles de former des coopératives. Et il est bien sûr évident qu’il a souhaité la collaboration de l’Etat, avec en premier lieu, celui qui dirige le pays, Pravind Jugnauth et son ministre de l’Agriculture, Maneesh Gobin. Et le prêtre n’a fait que remercier ces deux politiciens pour leur engagement et soutien face à une cause qu’il estime sera bénéfique à la communauté créole.
Tout est politique, qu’on le veuille ou non ! Joceyln Grégoire n’a pas demandé à l’assistance de voter pour le MSM mais a fait remarquer que le gouvernement de Pravind Jugnauth a soutenu ses démarches.
Le catholique a le droit de se demander ce que fait l’institution qu’il soutient et à qui il appartient et ce qu’a fait cette institution pour lui.
Les problèmes des catholiques ne sont pas de foi mais politique. Enfoncer dans un ghetto depuis 30 ans ! Il est temps que cela change.
Aurait-on fait de même si Joceyln Grégoire avait fait les éloges de Paul Bérenger, Xavier-Luc Duval ou Bruneau Laurette ?
Quand le père Veder et Mongelard défendent les causes des squatters. N’est-ce pas une cause noble et juste mais aussi…politique ! Pourquoi dans un cas c’est correct de se battre avec la robe de prêtre et dans l’autre, non !
Joceyln Grégoire subi les mêmes frasques qu’avait dû endurer feu Mario Flore. Les deux veulent rapprocher les créoles près de l’hôtel du gouvernement et les éloigner du ghetto de l’Opposition.
Mario Flore avait manifesté pour les éleveurs de porcs, taxi marrons, droits de travail etc. Il était évident qu’il négocie avec le pouvoir d’alors, les travaillistes.
C’est normal de voir le militantisme du prêtre qui a fait des années aux Etats-Unis. Car au pays de l’Oncle Sam, on a compris que les batailles ne se gagnent pas que sur le banc de l’église. Le mouvement Black Lives Matter n’aurait jamais vu le jour sans des hommes religieux.
Le révérend Al Sharpton en est l’exemple. Le pasteur, qui avait officié les funérailles privées de George Floyd, est une star de la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis. Depuis les années 1970, l’ancien gamin de Brooklyn a été de tous les combats, défilant dans un nombre incalculable de marches de protestation, animant des shows télé et prononçant maintes homélies funèbres d’Afro-Américains tués sous les balles des policiers ou de célébrités comme Michael Jackson ou Aretha Flanklin. Mais son « Enlevez votre genou de notre cou » avait-il prononcé le révérend « Al » devient ainsi l’avocat inlassable de la cause des Noirs, n’hésitant pas à embraser les rues par ses propos vindicatifs voire antisémites, jusqu’à devenir une figure radioactive, d’autant qu’il accumule aussi les accusations de fraude fiscale et s’enrichit considérablement. En 1990, il manque de se faire tuer lors d’une manifestation. Un tournant. Il crée le réseau national d’action (NAN) et s’assagit – un peu… Ecoutant peut-être la veuve de Martin Luther King : « Quelquefois, tu parles pour quêter les applaudissements de la foule au lieu de prendre de la hauteur ».
La hauteur, celui qui a désormais des allures de Sam Davis JR, alors qu’il pesait 140 kg en 2010, aurait aimé la prendre en devenant une figure politique mais ses tentatives ont toutes échoué. Il a eu cependant table ouverte à la Maison-Blanche du temps d’Obama et a pesé dans le choix de la colistière de Biden. A 65 ans, l’activiste a désormais un rêve, celui d’entrer dans l’histoire comme le Martin Luther King du XXIe siècle.
Plus près de chez nous en Afrique, notamment au sud du Sahara où il y a tant de violences, l’Eglise catholique est de plus en plus sollicitée et active dans le champ politique. Le pape Jean Paul II avait interdit toute activité politique de l’Eglise (sauf en Pologne!), mais Benoît XVI a précisé sans équivoque «que la parole des évêques était attendue face aux problèmes politiques touchant les processus électoraux, les injustices, les droits humains». Aujourd’hui, le lien entre le pape François et les évêques africains est très fort.
Parmi les cardinaux que comprend son G8 pour réformer la gouvernance de l’Eglise, il a choisi, entre autres, le cardinal Laurent Monsengwo, qui incarne, en République démocratique du Congo (RDC), l’opposition de l’Eglise à Joseph Kabila. Dans l’ensemble du continent africain, l’Eglise catholique, avec d’autres chrétiens – de défendre les jeunes qui souffrent de vivre dans des pays gangrenés par la corruption.
En Afrique du Sud, on connaît l’implication de toutes les Eglises chrétiennes contre l’apartheid (sauf l’Eglise calviniste au pouvoir). Au Kenya, les évêques sont intervenus pour faire cesser les violences post-électorales. Les évêques sont aussi intervenus en Tanzanie, au Soudan du Sud, au Mozambique où ils ont dénoncé les mêmes fléaux et l’achat ou la vente de terres africaines par des étrangers. Les différentes Eglises chrétiennes ont réussi à convaincre le premier président noir de Namibie, Sam Nujoma, à ne pas se représenter pour un troisième mandat. En avril 2018, face au risque de guerre civile avec les parties anglophones du Nord, le gouvernement du Cameroun a demandé la médiation de l’Eglise catholique.
Par ailleurs, les Eglises chrétiennes ont réussi à convaincre le premier président noir de Namibie à ne pas se représenter pour un troisième mandat
Enfin, dernière action en date : les évêques du Nigeria (75 millions de catholiques sur 186 millions d’habitants) ont demandé la démission du président Buhari (75 ans) après le massacre en 2018 de deux prêtres et de 16 fidèles dans une église de l’Etat de Benue.
On doit aussi se rappeler d’un prêtre devenu député au Québec.
En 61 années de vie, il aura probablement été l’un des prêtres les plus progressistes de l’histoire du Québec, et certainement le plus combattif.
Car Raymond Gravel, né le 4 novembre 1952 à Saint-Damien-de-Brandon, a mené de grandes batailles.
D’abord, une lutte personnelle contre la drogue et le dur milieu de la prostitution, dans lequel il a baigné dans sa jeunesse. Puis, une bataille contre les idées reçues contre ceux, qui n’ont pas cru que ce prêtre, tellement différent, pouvait enrichir l’Église catholique de sa vision innovatrice de la société.
Quand il a appris qu’il était atteint du cancer, le 20 août 2013, son médecin a estimé le temps qu’il lui restait à vivre. Six mois. Six mois de douleur causée par les métastases, ces masses cancéreuses qu’un cancer du poumon avait traînées dans ses os. Six mois à regretter 49 années à fumer la cigarette, six mois à attendre la mort, après cet avertissement, ce diagnostic qu’il avait trouvé tellement «rough».
À « l’échéance », l’abbé, solide, s’était bien moqué de la prédiction du médecin. «Quand j’étais au Séminaire, les Sulpiciens disaient à mon évêque: “si vous l’ordonnez prêtre, il ne fera pas six mois”. Ça fait 28 ans cette année », avait-il dit à une équipe de La Presse. C’était en février 2014.
Il se rappelait alors ses 33 ans, l’année de son ordination presbytérale. Surtout, il se rappelait cette époque, celle à laquelle il ignorait encore qu’il allait passer sa vie à défier les pronostics.












