Fini l’argent facile: L’étroite collaboration Maurice/Réunion plus fructueuse que jamais…



Depuis un certain temps, les arrestations des trafiquants de drogues opérant sur
l’axe Maurice/Réunion ne se comptent plus. Les autorités locales comme celles
de l’ile sœur réalisent fréquemment des gros coups de filets, voire des saisies
records de produits illicites, les empêchant ainsi d’atteindre leurs destinations
auprès des jeunes. Des aboutissements marquants qui résultent particulièrement
de la collaboration étroite instaurée et améliorée communément entre les deux
pays pour combattre le trafic de drogue dans la région. En effet, après des
ententes dans le passé pour chopper des barons exerçant sur cet axe, comme
point de départ pour leurs affaires, il existe désormais une connexion
avantageuse qui laisse très peu de marge à ceux voulant importer ou exporter de
la drogue.

Quelques années de cela, cet axe était grandement prisé car il était assez docile
de par ses allées/retours plutôt simples et rapides. Or, ce cas de figure a changé.
Dorénavant, les trafiquants souhaitant s’enrichir facilement, réfléchissent deux
fois, avant de se rendre à la Réunion pour quelconque transaction illégale car
leurs tentatives foirent de plus en plus, grâce aux interventions promptes des
officiers qui sont mieux préparés et informés. La majorité des plans de ces
trafiquants de drogue, qui opèrent sur l’axe Réunion-Maurice, sont déjoués
notamment grâce aux combats menés de concert par les autorités des deux pays.
Et cette collaboration, qui continue de se perfectionner, ne cesse de faire ses
preuves.

Ti canon

Actuellement l’axe Maurice/Réunion retient énormément l’attention des
autorités depuis le vol du ‘Ti Canon’, appartenant à la compagnie Destiny
Fishing Ltd de Patrick Fanchette. L’enquête entourant la disparition de ce
bateau de plaisance, qui a abouti à plusieurs arrestations, a permis aux autorités
d’avoir un meilleur aperçu du trafic de gandia qui subsiste entre les deux pays.
Cette semaine encore, même si le bateau et la drogue n’ont pas été retrouvés, il
a été confirmé que le hors-bord a été utilisé pour importer cette drogue avec
l’arrestation de Louis Franky Tom, un trafiquant de drogue notoire. Cet habitant
de Dagotière, âgé de 29 ans, a été dénoncé comme le cerveau du vol et de
l’expédition à la Réunion.

Recherché depuis le 26 janvier dernier, ce maçon, déjà connu des services de
renseignement pour une affaire de possession de drogue, a été arrêté dans un
appartement à Blue-Bay. Lors de l’opération menée par l’ADSU, une
importante quantité de cannabis a été retrouvée. Quatre suspects dans cette
affaire, notamment Jean François Cassadin, Laval Winkinson Collet, Jean
Vivian Olivier et Auguste Louis Loic Flavian, arrêtés entre le 26 janvier et le 7
février dernier ont positivement identifié Tom Franky Louis comme le
commanditaire de cette affaire.

Selon les informations, ce dernier aurait donné des instructions à Jean François
Cassadin et Auguste Louis Loic Flavian, un adolescent de 17 ans, de voler le
bateau Ti Canon, pour ensuite le diriger vers Le Morne où Jean Vivian Olivier
et Laval Wilkinson Collet les ont rejoint pour aller récupérer la drogue à La
Réunion. Ils ont tous reçu une avance sur paiement de Rs 25 000 et Rs 400 000
chacun lorsqu’ils ont remis la drogue à Tom Franky Louis. Confronté aux aveux
de ses quatre lieutenants, Tom Franky Louis a fait valoir son droit au silence. Il

a tout simplement dit aux enquêteurs qu’il ne parlera qu’en présence de son
avocat.
Des résultats encourageants
En décembre, les forces de l’ordre mauriciennes avaient aussi intercepté un
hors-bord à Grand-Baie, qui transportait 56 kilos de cannabis. Une cargaison
qui était destinée à la revente immédiate pour les fêtes de fin d’année. Selon les
services de lutte contre les trafics de drogue, ces 56 kg auraient eu une valeur
marchande de plus de 56 000 000 de roupies. Mais comme les barons et les
consommateurs, les inspecteurs attendaient aussi l’embarcation, grâce aux
indications des gendarmes de l’île de La Réunion. 
Cette saisie et les six arrestations, qui ont suivis, n’étaient pas le fruit du hasard
mais d’une enquête menée depuis un mois plus tôt. Le 17 novembre 2021, les
militaires de l’île de La Réunion avaient intercepté une vedette
mauricienne. À son bord, ils avaient découvert 33 kg de zamal. C’est grâce à ce
premier dossier que les forces de l’ordre Mauricienne ont pu intercepter le
second chargement. D’ailleurs, ce vendredi 11 février, les agents de l’ADSU,
dirigés par l’ASP Jhurry, ont mis fin à la cavale du skipper David Kinsley
Chicot, qui avait pu prendre la fuite lors de l’opération.

Trafiquant Mauriciens interceptés à la Réunion

Parallèlement, une vaste opération policière, réunissant des éléments du
Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) et ceux de la
section aérienne de la gendarmerie de Sainte Rose, avaient permis aux autorités
de procéder à l’interpellation de 4 Mauriciens et de 2 Réunionnais. 142 kg de
cannabis, d’une valeur de Rs 200 millions (5 millions d’euros), avaient été
interceptés. Ce colis devait être acheminé vers Maurice.

L’embarcation Mauricienne avait accosté Anse-des-Cascades, à Sainte-Rose,
pour prendre la livraison de cette importante quantité de drogue. Mais le plan
des trafiquants ne s’est pas passé comme ils l’espéraient. Le bateau venu
récupérer la marchandise en mer s’est heurté à la forte présence policière. Cela
était l’aboutissement d’une enquête menée pendant de longs mois avec les
forces de l’ordre mauricienne. Lors de cette opération, 6 personnes ont été
interceptées, dont 4 Mauriciens. Des sacs de sport ont été retrouvés bourrés de
cannabis soigneusement emballés. 

L’axe Maurice / Réunion
La traversée de 200 km entre les deux îles est assez hasardeuse, pour ne pas dire
dangereuse avec le risque, pour les trafiquants interpellés à Maurice d’être
condamné à une peine de 14 à 60 ans de prison. Car la législation locale ne fait
pas de distinction entre le trafic de médicaments (substance vénéneuse en
France) et trafic de drogue. Mais les trafiquants s’entêtent à continuer leurs
activités illicites, car les profits sont grandement conséquents.

Historiquement connu pour être un pays de consommation d’héroïne, Maurice
est aussi un pays très friand de cannabis. D’ailleurs, ici, cette plante est
considérée comme de l’or verte tant elle est précieuse. De l’autre côté, la
Réunion est un territoire exportateur de cette plante car leurs productions sont
très importantes, des personnes la cultivant plus librement. Le cannabis de l’ile
sœur est aussi très convoitée par les trafiquants locaux de par la qualité des «
boutes » produits ainsi que les prix qui peuvent faire exploser la marge de profit
des caïds à la revente.

A La Réunion, un kilo coûte beaucoup moins de Rs 100 000, alors qu’à
Maurice, cette même quantité pourrait rapporter environ de Rs 1 700 000. A
Maurice surtout, la brigade mène la vie dure aux cultivateurs de cannabis. Ce

qui pousse les trafiquants à se tourner vers l’île-sœur où les risques étaient,
jusqu’à quelque temps, moins élevés pour se faire attraper ou de voir sa
cultivation être déraciner. Ce deal permettait à nombreux trafiquants de
s’enrichir presque facilement si la drogue arrive à atteindre les vendeurs.
Explosion de trafic
Depuis 2010, les autorités ont constaté que des filières d’importation s’étaient
créées. Les deux territoires ont été identifiés comme des importateurs et
exportateurs de produits stupéfiants à grande échelle. Outre la marijuana dit
zamal à la Réunion, cocaïne, héroïne, ecstasy ou Artane (médicament détourné
de son usage par les toxicomanes) ont commencé à être l’objet de commerce
pour les chercheurs d’argent facile. Madagascar, Mayotte, Les Seychelles
étaient aussi concernées par les trafics mais la proximité entre les iles jumelles a
primé.

Voix maritime

Depuis quelques temps, surtout après le premier confinement, les trafiquants
privilégient la voie maritime pour faire entrer de la drogue sur le territoire
mauricien. Selon le rapport du Global Initiative Against Transnational
Organized Crimes publié en juin 2021, la voie maritime serait prisée par rapport
au positionnement de notre île dans l’océan Indien. De plus, les hauts gradés de
l’ADSU et la Customs Anti Narcotics Section avaient toujours mieux surveillé
l’axe aérien. Mais avec la fermeture des frontières et la situation sanitaire du
pays, le trafic de drogue par voie aérienne était réduit à zéro.
Etroite collaboration

Avec une hausse notée dans les importations de drogue et récemment de vols de
speed-boat, les autorités ont finalement décidé d’agir ensemble. Une ligne de

contact directe a été instauré et les enquêtes sont menés simultanément, même à
distances. Les activités louches sont surveillées des deux côtés et les
informations sont fréquemment communiquées. Sur la base de ces données, les
opérations sont mieux préparées. Et une fois que les embarcations, bourrées de
produits illicites, accostent les côtes respectives, les autorités n’ont qu’à lancer
l’assaut.

Pour rappel, en 2019, le Deputy Commissioner of Police (DCP) Choolun
Bhojoo, patron de la brigade antidrogue, avait pris le premier vol pour la
Réunion afin de suivre l’interpellation de quatre Mauriciens et de deux
Réunionnais qui avaient étaient pris la main dans le sac avec 142 kg de
cannabis, d’une valeur de Rs 200 millions (5 millions d’euros). « J’ai pris le
premier avion pour la Réunion. Cela témoigne de l’esprit d’équipe qui nous
anime. Cela démontre aussi la volonté du gouvernement mauricien de lutter
contre le trafic de drogue tant au niveau local que régional. Je suis venu pour
voir de quelle façon nous pouvons aider dans cette enquête au niveau local et
procéder à des interpellations », avait expliqué le DCP Bhojoo, chef de la
brigade antidrogue.

L’artillerie lourde
Les récents gros coups de filet de drogue issus de La Réunion ont démontré
qu’à la suite des informations, les autorités ne lésinent pas sur les moyens pour
que les opérations connaissent du succès. Plusieurs acteurs ont leurs parts de
responsabilités, par exemple, la National Coast Guard (NCG) et le soutien
logistique de l’hélicoptère de la police. Une fois que l’embarcation suspecte est
aperçue, l’hélicoptère de la police est déployé, pendant que la NCG se dirige sur
les lieux avec des membres de l’ADSU. Pendant ce temps, d’autres équipes

surveillent des lieux spécifiques dans l’éventualité que les suspects parviennent
à gagner la terre ferme.

Mike brasse

Ces dernières années, plusieurs réseaux de ce trafic ont été démantelés dans la
région de Sainte-Rose. Le 11 novembre 2016, le skipper Mike Brasse a été
intercepté dans son hors-bord à Sainte-Rose. 42, 2 kg d’héroïne, valant Rs 600
millions, avaient été récupérés. Le 5 février 2018, il a été condamné à 8 ans de
prison par la justice réunionnaise.
Deux jeunes risquent leurs vies pour faire du trafic de cigarettes
Avec la crise de la Covid 19, certaines régions à l’île de La Réunion ont été
frappées par un manque de cigarettes sur le marché. Deux jeunes de 24 ans,
habitants Bel Ombre, en ont trouvé l’opportunité idéale pour se faire de
l’argent. Ils auraient emprunté un hors-bord ultra puissant pour se rendre à
l’ile sœur pour écouler leurs marchandises. Mais l’embarcation, appartenant à
la compagnie Sea Luck Ltd, s’était échouée sur le littoral à hauteur de
l’embouchure de la rivière du Mât.

Posted by on Mar 2 2022. Filed under Faits Divers. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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