Ukraine: Vladimir Poutine est “un boucher” pour Joe Biden
Devant des réfugiés ukrainiens, en Pologne, le président des États-Unis a eu des mots très fermes à l’égard de son homologue russe.
GUERRE EN UKRAINE – C’est un qualificatif qui devrait faire grand bruit. Ce samedi 26 mars, depuis la Pologne où il est actuellement en visite en marge de l’invasion de l’Ukraine, le président américain Joe Biden a qualifié son homologue russe Vladimir Poutine de “boucher” lors d’une rencontre avec les réfugiés ukrainiens à Varsovie.
Interrogé sur “ce qu’il pensait de Vladimir Poutine, compte tenu de ce qu’il inflige à ces gens”, Joe Biden a répondu en une phrase: “C’est un boucher”. Et cela alors que la rencontre était transmise en direct par plusieurs chaînes de télévision depuis le stade national de Varsovie.
Moscou a d’ailleurs répondu immédiatement après le qualificatif employé par Joe Biden ce samedi: “Ces nouvelles insultes réduisent encore la fenêtre d’opportunité pour les relations entre la Russie et les Etats-Unis”, a rétorqué le porte-parole Dmitri Peskov, cité par l’agence Tass.
“Pour l’amour de Dieu…”
Quelques heures après cette déclaration, Joe Biden en a remis une couche lors d’un discours au château royal de Varsovie. “Pour l’amour de Dieu, cet homme ne doit pas rester au pouvoir”, a-t-il déclaré à propos de son homologue russe.
Mercredi 16 mars, le président américain avait déjà passé un premier cap en répondant à une journaliste américaine à la Maison Blanche. Il avait alors qualifié Vladimir Poutine de “criminel de guerre”, sans donner plus de précisions. Des propos “inacceptables et impardonnables”, avait alors répliqué le Kremlin.
Visiblement ému par sa rencontre avec les réfugiés -dont deux personnes ayant dit venir de Marioupol- Joe Biden a serré dans ses bras deux jeunes femmes réfugiées. Résumant ses impressions après la visite au centre d’accueil installé au stade, il a qualifié de “magnifiques” des jeunes enfants qu’il venait de voir et rapporté qu’ils lui avaient demandé de prier “pour leur père, grand-père et frère.”
Il a souligné qu’il “savait bien ce que c’est que d’avoir quelqu’un de proche dans une zone de guerre”, dans une allusion à son fils Beau Biden, décédé en 2015 d’un cancer, qui avait combattu en Irak.
“Pas sûr” du changement de stratégie de Moscou
Lors de cette sortie à Varsovie, Joe Biden a aussi déclaré qu’il “n’était pas sûr” que l’annonce par la Russie de concentrer son offensive sur le Donbass signifiait un changement de sa stratégie en Ukraine.
Interrogé par un journaliste sur ce point, il a répondu brièvement: “Je ne suis pas sûr qu’ils (les Russes) l’aient fait”, alors que le commandement russe a déclaré vendredi vouloir “concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal: la libération du Donbass”, tranchant avec l’intention affichée du Kremlin de “démilitariser” et de “dénazifier” l’Ukraine entière.
Joe Biden, dont c’était la première rencontre avec des hauts responsables ukrainiens depuis le début de la guerre le 24 février, a engagé une conversation informelle avec le chef de la diplomatie Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin. Les entretiens ont notamment porté sur “l’engagement indéfectible des États-Unis envers la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine”, a indiqué le porte-parole du Département d’Etat Ned Price.
Le président des États-Unis, qui a ensuite rencontré le président polonais Andrzej Duda, a également souligné “l’engagement sacré” de Washington sur le principe de la défense collective des pays membres de l’Otan.
Non à la guerre!