Ecouter et discuter pour éviter un plongeon dans le vide !…
Jamais un gouvernement n’a rencontré autant d’obstacles ou de difficultés sur la route de son mandat. A part les crocs aux jambes de l’Opposition, les conditions sanitaires ont mis le pays sur la voie d’un sombre destin. Après les élections de novembre 2019, l’alliance Morisien a dû composer avec le poison de la Covid-19 et deux lockdowns en 2020 et 2021. Mais le roseau n’a pas rompu. Les travaux de gouvernement n’ont pas cessé. La richesse nationale a été utilisée pour maintenir la survie des entreprises.
On envisageait même une sortie de crise pour bientôt avec une campagne de vaccination réussie pour cette année. Mais le conflit russo-ukrainien nous a plongé dans le vide. La folie de Poutine coûte à chaque enfant de notre pays énormément. Nous sommes inquiets pour l’avenir. Nous ne pensons pas comme l’Opposition et leurs alliés que les choses auraient pu être différentes. En Inde, le prix du gaz et des carburants sont fixés chaque jour à minuit. Ici, ce n’est pas le cas. Toutefois, nous notons le sérieux avec lequel les Ministres du gouvernement ont abordé des questions comme la révision de la structure des prix pour déterminer le prix du carburant ou encore, le prix du transport en commun.
Car va-t-on permettre aux propriétaires des berlines de voyager sur les routes du peuple par les sacrifices payés par des utilisateurs de moindre puissance cylindrées sans qu’ils y contribuent eux aussi au fond de construction ? Va-t-on continuer de laisser les restaurants achetés des bonbonnes de gaz destinés à la population pour augmenter leurs marges de profits ? Va-t-on continuer de permettre certaines boutiques de vendre le même produit à des dizaines de roupies de différence de prix ?
Car dans ce temps injuste et difficile, nous avons besoin de clarté. Le dialogue social engagé actuellement dans le cadre de la préparation du budget 2021/2022 est un exercice important pour éviter un plongeon dans le vide ! Saluons le sérieux avec lequel le Grand Argentier, le Dr Renganaden Padayachy aborde cette question mais aussi la qualité des propositions des partenaires sociaux.
Sur le plan du développement, des vies vont changer à jamais avec la suite du projet Métro-Express jusqu’à Vacoas et ensuite, à Curepipe. L’Urban Terminal est un rêve pour donner de la dignité aux passagers, mais surtout, à ces milliers de marchands ambulants qui auront désormais un coin pour une modique somme pour travailler. Il faut que ces derniers cessent d’écouter les « metteurs choula » qui les découragent d’aller dans cette voie. D’énormes sacrifices sont consentis pour régler les autres problèmes infrastructurels et surtout, la question d’inondations. Sans oublier l’épineuse question d’indépendance énergétique, qui est plus que jamais au-devant de la scène.
Nous souhaitons que la situation géopolitique se décante. Mais dans notre cas, nous devons soutenir le gouvernement et le Premier Ministre, Pravind Kumar Jugnauth dans le combat pour la récupération totale de notre souveraineté sur l’archipel des Chagos. Il faut que le peuple parle d’une seule voix. Nous condamnons la position de ceux qui se mettent en travers de notre chemin dans ce cas.
On a vu durant la guerre de Géorgie que si la Russie a pu prendre position sur une partie du territoire internationalement reconnu de la Géorgie, c’est parce qu’elle s’appuie sur des entités séparatistes, qui disposent d’une administration et sur une population, qui peu ou prou, est favorable à la présence russe. C’est très différent de l’Ukraine. Bien qu’une partie du Donbass soit favorable à la présence russe, le reste du pays a un fort attachement patriotique, qui invalide la thèse du « faux pays » artificiellement créé. Même chez les russophones ukrainiens, ce sentiment existe.
On doit tous se lever comme Volodymyr Zelensky et se battre pour notre pays et non pas fuir face à l’épreuve et à la difficulté. Ne pas reculer ou abandonner quand on est critiqué de tout part, par ceux, qui grâce à leurs médias interposés, font du terrorisme intellectuel pour décourager ceux qui soutiennent le régime en place.
La guerre a produit un « renforcement de l’Otan », qui semblait pourtant en perte de vitesse. La Russie sera frappée, pendant longtemps, d’un « isolement » diplomatique et économique douloureux. Cette guerre en Ukraine va produire en Russie un immense mécontentement, et donc un immense problème pour Poutine.
La guerre aura un coût humain et matériel considérable, impossible à dissimuler. Nous l’avons compris. C’est pourquoi qu’il ne faut pas de compromis sur le front social : contre les fléaux comme la drogue, la violence domestique et la sécurité du pays. La situation en ce qui concerne la croissance économique va être vraiment très déprimante sur le plan mondial et à Maurice, même si la guerre s’arrêtait immédiatement. La sécurité alimentaire devient une priorité.
A Le Xournal, nous avons choisi la voie difficile. Nos détracteurs nous attaquent et critiquent car ils sont serviles envers leurs maîtres politiques. C’est notre différence, nous avons notre liberté pour dire non, mais aussi à faire des sacrifices quand la situation l’exige pour le bien commun. Nous voulons ce qu’il y a de mieux pour notre pays et pour nos enfants.
Une personne, qui n’écoute personne, est une personne dangereuse. C’est pourquoi les consultations pré-budgétaires actuelles ont toutes leurs importances. La première fonction gouvernementale est, en effet presque consensuellement et depuis longtemps, d’assurer les fonctions de protection des libertés individuelles et de la souveraineté de la nation mais aussi de mobiliser toujours plus de ressources financières pour prétendre instaurer une justice sociale nourrie d’allocations, prestations, subventions et redistribution à tout-va. En un mot : la paix sociale, avant tout.
Et lorsqu’on saisit les enjeux de ce qui se trame dans le monde des brutaux rapports de force, la prise en compte de la dure réalité (cela étant, le principe de réalité cher à Freud ne doit pas évacuer le principe de plaisir, mais le servir en le régulant et le rendre réaliste) et ce qu’elle implique économiquement et moralement n’est pas trop cher payé. En espérant qu’il ne soit pas déjà trop tard.
Continuons à faire le bon choix !
Jimmy Jean-Louis
CEO Le Xournal