Manchester City devance le Real dans un match de cinglés
On s’attendait à tout, sauf à ça. Mardi soir, à une marche de la finale de Saint-Denis, Manchester City et le Real Madrid se sont livré une partie sens dessus dessous (4-3). Un combat de boxe, un vrai, où la brillante domination des locaux n’a pas empêché leurs visiteurs du soir d’afficher des ressources toujours plus surprenantes et Karim Benzema, de nouveau habillé de sa cape de super-héros, d’inscrire un énième doublé. On n’a pas fini de parler de cette rencontre, qui restera comme l’une des plus belles de l’histoire de la Ligue des champions. La manche retour s’annonce déjà bouillante.
City pressé
Il n’a fallu qu’un seul pressing, une seule possession et 93 secondes à Manchester City pour faire péter le verrou d’un Real privé de Casemiro, Riyad Mahrez déposant un bonbon pour la tête d’un Kevin De Bruyne qui s’était projeté (1-0, 2e). Neuf minutes plus tard, Phil Foden a étiré le bloc merengue et De Bruyne, encore lui, s’est retrouvé au centre : même sur un ballon difficile à exploiter, le goleador du moment Gabriel Jesus a fait flancher David Alaba pour faire le break (2-0, 11e). Foden a ensuite de nouveau mis au supplice la défense madrilène au quart d’heure de jeu et une récupération haute de Luka Modrić a permis à Vinícius Júnior de tenter sa chance (17e).
Alors que les visiteurs sortaient enfin de terre, un contre mené par De Bruyne a terminé par une mine dans le petit filet signée Mahrez, égoïste (26e). La démonstration a continué, mais Foden a trop croisé (29e) et Karim Benzema a sonné la révolte en trouvant le crâne de David Alaba, pas loin de la réduction du score (30e). Et trois minutes plus tard après une frappe hors cadre signée Oleksandr Zinchenko de l’autre côté, KB9 a planté, évidemment, reprenant de sang-froid un bon service de Ferland Mendy (2-1, 33e) sur la seule miette qu’il aura à gratter dans le premier acte. De quoi réveiller le Real, Rodrygo butant sur Ederson dans la foulée (35e).
Vinícius, l’action miroir
À la reprise, Mahrez a transpercé Éder Militão, et le Real a été sauvé par le montant, puis par Dani Carvajal (48e). Cinq minutes plus tard, une relance foireuse de Mendy et Vinícius Júnior a permis à l’entrant Fernandinho – 37 ans dans huit jours – de déborder et d’envoyer une galette à destination de Foden, auteur d’un parfait coup de casque piqué (3-1, 53e). Sur une copie conforme de l’action précédente, Vinícius s’est rattrapé et est cette fois passé face à son compatriote, partant tout seul débreaker à son tour (3-2, 55e).
Moment qu’a choisi City pour calmer le jeu, réduire le pouls de la rencontre, confisquer la gonfle pendant une minute 48, puis piquer d’une praloche monumentale de Bernardo Silva (4-2, 74e), sur une action où István Kovács avait décidé de laisser jouer malgré une agression sur Oleksandr Zinchenko. De là, le retour de la folie : Riyad Mahrez a manqué un but d’anthologie (76e), Luka Modrić n’a pas cadré du gauche (78e), puis Aymeric Laporte a laissé traîner sa mimine, et Benzema a pu illuminer une nouvelle fois la rencontre en s’offrant une panenka GOATesque (4-3, 82e). Pour finir, Rúben Dias a manqué deux fois coup sur coup le 5-3 sur des ballons de Mahrez (85e). Pas de panique : il restera 90 minutes pour encore faire trembler les filets une bonne dizaine de fois, dans huit jours à Madrid.