Pénurie artificielle de devises… où sont les milliards reçus par les barons de l’hôtellerie mauricienne ?…



Bon nombre de ‘grands hôtels’ ne jouent pas le jeu !

  • C’est le moment de se montrer patriote et de retourner l’ascenseur après avoir bénéficié des fonds du MIC…

Le pays va enregistrer des recettes touristiques de l’ordre de Rs 60 milliards à la fin de l’année, selon Harvesh Seegoolam, le gouverneur de la Banque de Maurice. Rs 25,2 milliards durant les six premiers mois de l’année. C’est ce qu’indique Statistics Mauritius dans un rapport publié le lundi 29 août. Pour toute l’année 2021, ce chiffre était de Rs 15,2 milliards. Il faut aussi souligner que 376 556 touristes ont foulé le sol mauricien lors du premier semestre de cette année. Malgré les recettes touristiques qui représentent un chiffre assez conséquent, il semblerait que certains ‘grands hôtels’, n’opèrent pas dans la transparence bien qu’ils ont bénéficié des milliards des roupies avec le gouvernement par le biais de la Mauritius Investment Corporation (MIC) pour relancer le secteur touristique dans notre pays.

Voici ce qui ressort de notre tour d’horizon :

Bissoon Mungroo, président des Petits Hôtels de Charme :  

« Les grands hôtels veulent asphyxier le gouvernement en n’opérant pas dans la transparence totale » 

Le président des Petits Hôtels de Charme, Bissoon Mungroo ne passe pas par quatre chemins pour soutenir qu’il est clair et net que des grosses boites en particulier les grands hôtels qui ont bénéficié des milliards des roupies avec la MIC, ne jouent pas le jeu et cela au détriment de l’avancement de notre pays et des contribuables.

Il maintient que ces compagnies hôtelières ont enregistré des milliards des roupies de recettes et de bénéfices, surtout au cours de ces derniers mois. « Elles déclarent leurs profits à la hâte. Pourquoi ?  On doit savoir, combien elles obtiennent en termes d’euros, dollars, livres sterling et rands, entre autres et aussi les profits réels enregistrés par les grands hôtels car ils ont utilisé les ‘tax payers money’ pour relancer le secteur touristique. D’où le manque de devises étrangères en circulation. Ils doivent opérer dans la transparence totale. Pourquoi y a-t-il un manque de devises étrangères en circulation ? Let us play the game in the name of transparency »  , dira-t-il.

Soutenant que les grands établissements hôteliers doivent s’expliquer officiellement comment ils vont rembourser la MIC.  Bissoon Mungroo a déploré le fait que certains hôteliers font croire au gouvernement et à la population que leur ‘business ne marche pas’. « Zotte dire ça par exprès pou pas rembourse MIC. Mais en fait, zotte pe faire gros profis car situation secteur du tourisme pe retourne à la normale couma avant et beaucoup touristes pe vinne Maurice», dira notre interlocuteur qui se demande :  « (i) pourquoi ils déclarent seulement et officiellement leurs ‘provisional profits’, mais pas les ‘gross profits’ ?, (ii) est-ce que les grands hôtels ont utilisé l’argent de la MIC à bon escient ? et (iii) est-ce qu’ils ont investi l’argent de la MIC et leurs profits dans d’autres business local, à l’étranger ou ailleurs? Comment ils vont rendre l’argent à la MIC ?  Toutes ces questions restent posées ? » , selon notre interlocuteur.

Secteur du tourisme en ‘full swing’

D’autre part, selon le patron de l’Association de Petits Hôtels de Charme, les grands établissements ont recommencé à travailler de façon normale depuis le début de l’année. Il a fait ressortir que le nombre des arrivées touristiques dans notre pays pourraient se chiffrer à 1 million, soit d’ici décembre 2022 et a ajouté qu’on atteindra le ‘target’ de 1.4 million de touristes au mois de juin 2023.  Cependant, il a fait comprendre que les grands hôteliers doivent participer au développement et au progrès du pays, qui fait face à des moments difficiles pour relancer tous les secteurs économiques du pays, en particulier celui qui concerne l’industrie hôtelière.

Dans la même foulée, Bissoon Mungroo, qui avait à ses côtés le Dr Franklin, Chief Executive Officer du Anna Medical College de Montagne Blanche, a affirmé qu’Air Mauritius (AM) doit augmenter le nombre de sièges afin d’attirer des touristes dans le pays. Selon lui, AM doit augmenter le nombre de vols pour pouvoir desservir les lignes tels ‘Maurice-Delhi-Maurice’, ‘Maurice- Bangalore-Maurice’ et ‘Maurice- Chennai-Maurice’.  « Cela encouragera les touristes indiens ainsi que les étudiants et leurs parents à prendre un vol direct, au lieu de passer par Mumbai ou Dubai. Pourquoi doit-on protéger une certaine ligne spécifiquement au détriment des autres compagnies aériennes ? » , se demande notre interlocuteur qui a souhaité que les parties concernées autorisent la compagnie d’aviation Air India, entre autres à desservir la ligne Inde-Maurice-Inde’ le plus tôt possible et ce sur une base temporaire.

Le président de l’Association Petits Hôtels de Charme a ainsi soutenu que faute des vols additionnels de la part d’Air Mauritius envers l’Inde, les touristes indiens préfèrent se rendre aux Seychelles ou aux Maldives pour passer leurs vacances. « On doit impérativement non seulement encourager et attirer les touristes européens mais aussi les indiens à venir à Maurice. Cette démarche permettra à notre pays à récolter plus de devises étrangères » ,  estime-t-il.

Daniel Saramandif, président de l’Association Professionnels Tourism :

‘’La mise sur pied d’un Tourism Council est nécessaire’’

Pour sa part, le président de l’Association Professionnels Tourism, Daniel Saramandif, a situé l’importance du gouvernement d’aider financièrement l’industrie touristique et à travers la Mauritius Investment Corporation (MIC). De ce fait, dira-t-il, « nous devons savoir comment se secteur est en train de se développer, soit au niveau des hôtels, sa contribution concernant la croissance économique et comment ils vont rembourser l’Etat ? entre autres… » 

Concernant les devises étrangères, Daniel Saramandif a indiqué que la majorité des touristes font des réservations en ligne auprès de leurs agences de voyages et a ajouté que ces derniers utilisent de plus en plus leurs cartes pour effectuer leurs paiements « D’où le manque de devises étrangères en circulation dans notre pays’’, a-t-il souligné.

D’autre part, le président de l’Association Professionnels Tourism a fait comprendre que la mise sur pied d’un Tourism Council est nécessaire. « Cet organisme qui permettra aux autorités concernées y compris les opérateurs touristiques de se rencontrer et de dialoguer ensemble. Ils doivent opérer dans la transparence totale à tous les niveaux »  , estime-t-il.

Le Xournal a également interrogé Jocelyn Kwok le CEO de l’AHRIM qui nous a conseillé de nous adresser directement aux oligarques de l’hôtellerie mauricienne.

 

Makoumba Kotoba

 

 

 

 

Posted by on Oct 6 2022. Filed under Economie, En Direct, Featured. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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