Dans le sud: Trafic de psychotropes démantelé : deux personnes arrêtées…
- Un graphiste de 23 ans fabriquait des fausses ordonnances.
Une opération dirigée par les hommes de l’ASP Chitoo et mené par l’inspecteur Baboorally, le jeudi 13 octobre, a permis au démantèlement d’un réseau spécialisé dans le trafic de psychotropes, qui opérait depuis un certain temps dans le Sud. Deux suspects ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire, qui a abouti à la saisie de plusieurs de ces médicaments et de plusieurs fausses ordonnances.
Mamode Samir Subratee, un habitant de Riambel de 49 ans et Mohammad Irshad Abid Carrim, âgé de 23 ans, un graphiste résidant à Surinam, ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire de psychotropes. Les deux ont comparu en cour de district de Savanne le vendredi 14 octobre. N’ayant pas obtenu la liberté conditionnelle, ils ont été reconduits en cellule policière.
Selon les informations des limiers de l’ADSU de Rose-Belle, Irshad Carrim fabriquait de fausses ordonnances aux noms de médecins connus et enregistrés auprès du Medical Council et les revendait à Samir Subratee qui s’en servait pour acheter des psychotropes dans des pharmacies. Par la suite, il revendait ces psychotropes à des drogués. Un business illégal mais lucratif qui rapporterait quelques millions par an aux deux hommes.
La police a levé le couvert sur ce petit réseau lorsque des « Habitual Criminals » ont été arrêtés en possession de psychotropes durant le mois dernier. Cuisinés par les enquêteurs, ils ont tous balancé le nom de Samir Soobratee comme leur source d’approvisionnement. Ce dernier est connu par les services de renseignement pour être en liberté conditionnelle dans d’autres affaires qui ne sont pas liées à la drogue.
Une opération a ainsi été mise en place pour arrêter le trafiquant à Rivière-des-Anguilles jeudi matin après que les policiers ont reçu certaines informations qui l’annonçaient dans cette région. En apercevant le van du suspect vers 9 h 25, les officiers de l’ADSU l’ont intercepté. Lors d’une première fouille du véhicule, 28 capsules de Gabica ont été retrouvées. Samir Subratee a alors déclaré aux enquêteurs : « konprime Gabica ki mo pe al vende sa ». Le suspect et son véhicule ont été conduits au QG de la Southern Division de l’ADSU à Rose-Belle.
Lors d’une fouille corporelle, Rs 20 150 ont été retrouvées. Le suspect a alors déclaré : « ‘Cash’ ki mo finn vann konprime psykotrop sa ». Après une deuxième fouille approfondie du véhicule, de fausses ordonnances avec en-tête ont été retrouvées. Samir Subratee a, dès lors, déclaré aux enquêteurs : « bann fos form preskripsion ki mo finn aste avek enn misie ki apel Kevin ki res Surinam ek mo servi sa mem pou mo aste konprime pou mo vande ».
Les hommes de la Southern Division de l’ADSU ont alors décidé de monter une deuxième opération à la lumière des révélations de Samir Subratee pour arrêter le fournisseur de fausses ordonnances. Un rendez-vous est pris à la Place taxi de Surinam avec le dénommé Kevin (ndlr : Mohammad Irshad Abid Carrim). Ce dernier avait bien entendu donné un faux nom à Samir Subratee.
Vers 14 h 10, le suspect est identifié par son acolyte et est vite intercepté par l’ADSU. Lors d’une fouille corporelle, plusieurs fausses ordonnances pour psychotropes ont été retrouvées sur lui. Le graphiste a déclaré aux enquêteurs : « Mo dakor ki mo mem kinn fabrik sa bann form preskripsion la. Mo ti pou vann sa ar Samir pou li kapav aste psykotrop san pas par dokter ».
Peu de temps après, lors de la perquisition de la maison d’Irshad Carrim à Surinam, de fausses ordonnances, un ordinateur portable, une imprimante spécialisée ainsi que d’autres matériels utilisés ont été saisis. Le suspect se servait des logiciels « Photoshop » et « Illustrator » pour créer les faux documents.
Vers 15 h 10, lors d’une perquisition de la maison de Samir Subratee à Riambel, de fausses ordonnances ont été retrouvées dans sa chambre. Quelques centaines de comprimés psychotropes, tels que Tamadol, Mogadon, Tramazac, Pregabalin, Gabica, Tram Xl et Xanor ont été retrouvés cachés dans son garage. Des tampons au nom de différents médecins ont aussi été retrouvés.