Chine : La surveillance des commentaires en ligne renforcée



Liberté d’expression Certains internautes risquent d’être placés sur « liste noire » et de ne plus pouvoir s’exprimer sur Internet

Black Mirror à Pékin. Déjà connue pour son usage particulièrement limité des réseaux sociaux, les plus grands sites mondiaux étant bloqués (Facebook, YouTube, Instagram, WhatsApp, Twitter), la Chine a remis une pièce dans la machine à dystopie et à « crédit social ». Alors que les manifestations contre la politique du « zéro Covid » ont récemment ébranlé le gouvernement, une modération drastique des commentaires en ligne doit s’appliquer au nom de la « sécurité nationale », appelée à rogner davantage la liberté d’expression.
Les plateformes Internet chinoises ont déjà des armées d’employés chargés d’effacer les messages trop sensibles politiquement afin d’orienter l’opinion publique. Mais les commentaires critiques du pouvoir, de même que les insultes, rumeurs ou messages diffamatoires, ne sont toutefois pas tous expurgés de l’internet chinois. Afin de resserrer les mailles du filet, l’Administration du cyberespace de Chine a établi une réglementation encore plus stricte en matière de modération, appliquée à partir de ce jeudi.
« Ils vont couper très large », craignent les internautes

« Le fournisseur de services de commentaires doit (…) procéder à une évaluation du crédit des utilisateurs en fonction de leur comportement en matière de commentaires », indique notamment le texte. Ceux « gravement discrédités » étant donné leurs messages « seront placés sur une liste noire » qui leur interdira tout commentaire, même en recréant un compte, précise le document publié le 16 novembre. Tout utilisateur devra s’enregistrer avec son vrai nom et numéro de carte d’identité.

La réglementation s’applique principalement aux sections commentaires des sites et applications, notamment d’information. En pratique, ces mesures devraient décourager nombre d’internautes d’écrire des messages embarrassants pour le gouvernement. L’Administration du cyberespace affirme contribuer à « protéger la sécurité nationale, l’intérêt public et les citoyens ». La presse officielle a vanté la réglementation, déjà prévue avant les manifestations de novembre, soulignant que « l’Internet n’est pas une zone de non-droit ».
Mais aux côtés de timides « je soutiens », les internautes semblent majoritairement hostiles. « Ça permet de limiter les comportements antisociaux, les rumeurs et la violence en ligne », juge un utilisateur du réseau social Weibo. « Mais il faut aussi entendre les aspirations et les critiques des gens ! » « Il n’y a aucune règle détaillée. Ils vont couper très large », estime un autre. « A peine on les critique un peu et déjà ils ne supportent plus », déplore un troisième.

Posted by on Dec 23 2022. Filed under Monde. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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