La Turquie juge le bannissement des femmes afghanes de l’université « ni musulman ni humain »
Condamnation : Ankara fait partie des rares capitales à avoir conservé des relations diplomatiques avec les talibans
Le régime des talibans, qui ne cesse de reculer sur les promesses faites en 2021, se coupe encore un peu plus de ses rares interlocuteurs. L’interdiction faite aux Afghanes d’accéder à l’université, décidée mardi par le régime des talibans, est une décision « ni musulmane ni humaine », a ainsi estimé jeudi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.
« Cette interdiction n’est ni musulmane ni humaine. Nous rejetons ce bannissement, nous ne le croyons pas juste. Espérons, si Dieu veut, qu’ils renonceront à cette décision » a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse. « En quoi l’éducation des femmes blesse-t-elle l’humanité ? », a interrogé Mevlut Cavusoglu. La Turquie, dont la majorité de la population est musulmane, est le seul pays membre de l’Otan à avoir conservé une ambassade ouverte à Kaboul depuis l’arrivée des talibans au pouvoir en août 2021.
Cette décision avait déjà été largement condamnée par la communauté internationale, en particulier aux Etats-Unis et en Allemagne, où Berlin a annoncé vouloir saisir le G7 de la question. En France, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé une décision « profondément choquante », qui « vient s’ajouter à la liste des innombrables violations et restrictions aux droits et libertés fondamentales des Afghanes prononcées par les Talibans ».