INTERVIEW : “Pour Galilée, la physique d’Aristote est bon, mais pas assez”



Qu’ont en commun Anaximandre, premier scientifique de l’histoire, Galilée et Einstein ? Tous ont contesté leurs maîtres sans pour autant les vouer aux gémonies, raconte Carlo Rovelli, spécialiste de la gravité quantique, qui prolonge, enthousiaste, leur découverte du monde.

Carlo Rovelli est physicien et historien des sciences et l’un des fondateurs de la théorie de la gravité quantique à boucles. Il est directeur de recherche au CNRS et professeur émérite à l’Université d’Aix-Marseille. Il travaille également au Canada où il enseigne la philosophie des sciences.

 

Sciences et Avenir – Les Indispensables : Est-il juste de dire que l’histoire de la physique commence avec les Grecs ?

Carlo Rovelli : Avec un bémol ! Dans une acception large, on peut déjà appeler “physique” les campagnes systématiques d’observation du ciel par les Assyriens et les Babyloniens. Mais elles sont toujours liées à des croyances. On le voit bien dans les tablettes : on cherche une connexion directe entre ce qui se passe dans le ciel et les épidémies, la guerre. Ce lien va se perdre chez les Grecs à partir du 7e siècle avant notre ère, à Milet, l’une des cités les plus prospères de l’époque.

Là, des penseurs comme Thalès, Anaximandre ou Anaximène commencent à étudier le monde naturel en termes naturalistes. De ce point de vue, on peut considérer Anaximandre comme marquant le début de la science. Par exemple, à la question : “d’où vient la pluie ?“, il fait l’hypothèse – juste – que l’eau qui s’évapore de la mer et des lacs rejoint le ciel avant de retomber. Jusque-là, la pluie était envoyée par un dieu.

 

Posted by on Jan 12 2023. Filed under Sci-Tech. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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