Séismes en Turquie et en Syrie : plus de 3800 morts et des milliers de blesses
Plus de 3800 personnes, selon des bilans provisoires, ont été tuées lundi dans le sud-est de la Turquie et en Syrie voisine par un puissant séisme de magnitude 7,8, suivi quelques heures plus tard par une forte réplique, et l’aide internationale se mobilisait après ces secousses alors que les opérations de secours étaient gênées par le froid et la nuit.
En Turquie, le bilan provisoire est passé lundi soir à 2379 morts, selon l’organisme public de gestion des catastrophes (AFAD). Et en Syrie, le nombre de morts a atteint 1444, selon le gouvernement et les secouristes.
Au total, on compte pour le moment plus de 18 500 blessés dans les deux pays.
En Turquie, 7840 personnes avaient lundi soir été extraites vivantes des décombres, selon l’AFAD.
Plus de 3800 personnes, selon des bilans provisoires, ont été tuées lundi dans le sud-est de la Turquie et en Syrie voisine par un puissant séisme de magnitude 7,8, suivi quelques heures plus tard par une forte réplique, et l’aide internationale se mobilisait après ces secousses alors que les opérations de secours étaient gênées par le froid et la nuit.
En Turquie, le bilan provisoire est passé lundi soir à 2379 morts, selon l’organisme public de gestion des catastrophes (AFAD). Et en Syrie, le nombre de morts a atteint 1444, selon le gouvernement et les secouristes.
Au total, on compte pour le moment plus de 18 500 blessés dans les deux pays.
En Turquie, 7840 personnes avaient lundi soir été extraites vivantes des décombres, selon l’AFAD.
Ce bilan ne cesse de s’alourdir, un très grand nombre de personnes restant piégées sous les bâtiments effondrés qui se comptent par milliers. La pluie et la neige, abondantes à certains endroits, et la baisse attendue des températures avec la tombée de la nuit compliquaient, lundi soir, encore plus le travail des secours et la situation des habitants à la rue.
Dans ces conditions, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dit s’attendre à un bilan final beaucoup plus élevé. Nous voyons souvent des nombres huit fois plus élevés que les nombres initiaux, a dit à l’AFP une responsable des situations d’urgence du bureau européen de l’OMS, Catherine Smallwood.
La première secousse est survenue à 4 h 17, heure locale, dans le district de Pazarcik de la province de Kahramanmaras, dans le Sud-Est, à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne.
Des dizaines de répliques ont suivi, avant un nouveau séisme de magnitude 7,5 à 10 h 24, heure locale, toujours dans le sud-est de la Turquie, à 4 km au sud-est de la ville d’Ekinozu.
En Turquie, les dégâts les plus importants ont été enregistrés près de l’épicentre du séisme de la nuit, entre Kahramanmaras et Gaziantep, où des pâtés de maisons entiers étaient en ruines, sous la neige.
Les secousses, ressenties dans tout le sud-est du pays, l’ont également été au Liban et à Chypre, selon des correspondants de l’AFP, ainsi qu’au Kurdistan irakien dans le nord du pays à Erbil et Douk, mais aucune victime n’a été signalée.
Selon l’institut géologique danois, les secousses ont été ressenties jusqu’au Groenland.
La Turquie est située sur l’une des zones sismiques les plus actives du monde.
Les images venant de la Turquie et de la Syrie se multiplient et elles sont saisissantes. Ces violents séismes ont fait plus de 2300 morts, et le bilan n’est que provisoire. Les précisions avec Hadi Hassin.
Des bilans qui vont s’alourdir, préviennent les autorités
En Syrie, dans les zones tenues par les rebelles qui combattent le régime de Damas, on dénombre au moins 700 morts.
Et les bilans provisoires ne cessent de grimper : en Turquie, il est de 1762 morts et de 11 159 blessés ou plus, selon le ministre de la Santé, Fahrettin Koca. Plusieurs milliers d’immeubles se sont effondrés.
En Syrie, le séisme a fait au moins 1300 morts et 2453 blessés, selon de derniers bilans du ministère de la Santé et des secouristes en zones rebelles.
À Sanliurfa, ville du Sud-Est turc, au bord d’un grand boulevard, des dizaines de secouristes tentaient dans la soirée d’extraire des survivants d’un immeuble de sept étages réduit à néant.
Il y a une famille que je connais sous les décombres, explique à l’AFP Ömer El Cüneyd, un étudiant syrien de 20 ans qui habite non loin de là, et scrute avec espoir les opérations de secours.
Les mêmes scènes étaient visibles dans la journée à Diyarbakir, la grande ville à majorité kurde du sud-est de la Turquie.
Ma sœur et ses trois enfants sont sous les décombres. Aussi son mari, son beau-père et sa belle-mère. Sept membres de notre famille sont sous les débris, disait dans la matinée à l’AFP Muhittin Orakci, devant un immeuble effondré de cette ville.
Le bilan risque encore d’évoluer dans les villes touchées, Adana, Gaziantep, Sanliurfa, Diyarbakir notamment. À Iskenderun et Adiyaman, ce sont les hôpitaux publics qui ont cédé sous l’effet du séisme, survenu à une profondeur d’environ 17,9 kilomètres.
Ce séisme est le plus important de la Turquie depuis le tremblement de terre du 17 août 1999, qui avait causé la mort de 17 000 personnes, dont un millier à Istanbul.
« J’ai l’habitude des secousses, mais c’est la première fois que je vis quelque chose comme ça. On a pensé que c’était l’apocalypse. » — Une citation de Melisa Salman, journaliste locale de 23 ans, à Kahramanmaras, en Turquie
Les intempéries qui frappent cette région montagneuse paralysent les principaux aéroports autour de Diyarbakir et Malatya, où il continue de neiger très fortement, laissant les rescapés hagards dans le froid.
Partout, les habitants se mobilisent et tentent de dégager les ruines à mains nues, utilisant des seaux pour évacuer les débris.
Les Syriens durement éprouvés
À Hama, en Syrie, les secouristes et les civils travaillent à extraire à la main, aidés d’engins lourds, les corps des victimes sous les décombres, dont celui d’un enfant, a constaté l’AFP.
À Jandairis, dans le nord-ouest, un homme, effondré, pleure la mort de son fils, un tout petit garçon emmitouflé dans un anorak, qu’il serre dans ses bras.
Plus de 40 habitations se sont effondrées comme un château de cartes dans cette localité frontalière de la Turquie.
Les habitants tentent de retirer à mains nues ou à l’aide de pioches les survivants des décombres.
« Toute ma famille est sous les décombres. Mes fils, ma fille, mon gendre, il n’y a personne pour les retirer. »— Une citation de Ali Battal, un habitant de Jandairis, en Syrie
Oussama Abdelhamid, un habitant d’un village syrien frontalier de la Turquie, raconte comment il a miraculeusement survécu avec sa famille, tandis qu’il est soigné à l’hôpital Al-Rahma dans la ville syrienne de Darkouch.
Avec ma femme et mes enfants, nous avons couru vers la porte de notre appartement au troisième étage. Dès que nous l’avons ouverte, le bâtiment tout entier s’est effondré, a-t-il expliqué.
Montés sur une échelle, des hommes sortent une fillette de l’étage d’un immeuble effondré.
À Alep, deuxième ville de Syrie, des dizaines de familles sont restées depuis le séisme à l’aube dans les jardins publics malgré les pluies diluviennes, par crainte de répliques, a constaté un photographe de l’AFP. De nombreux immeubles de la ville se sont effondrés, et la célèbre citadelle qui surmonte la ville a été endommagée.
Dans le quartier d’al-Chaar, Mohammad al-Bouchi, un trentenaire au chapeau et à la veste en cuir trempés par la pluie, regarde anxieusement les secouristes s’affairer. J’ai six proches dans ce bâtiment, et aucun moyen de communiquer avec eux. Je les appelle au téléphone et personne ne répond, dit-il.
Solidarité internationale
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé à l’union nationale et précisé que la Turquie avait reçu les offres d’aide de 45 pays. Il a décrété un deuil national de sept jours.
Quant au gouvernement syrien, il a lancé un appel à l’aide à la communauté internationale.
Du monde entier ont afflué des messages de soutien, du président américain Joe Biden à ses homologues russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping, en passant par le pape François qui s’est dit profondément attristé, ainsi que des propositions d’aide humanitaire et médicale.
Nos équipes sont sur le terrain pour évaluer les besoins et apporter leur assistance, a déclaré dans un communiqué le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui a lancé un appel à la communauté internationale alors qu’une minute de silence était observée à l’Assemblée générale des Nations unies.
Le Kremlin, allié de la Syrie, a indiqué que des équipes de secouristes allaient partir pour ce pays dans les prochaines heures, alors que, selon l’armée, plus de 300 militaires russes sont déjà sur les lieux pour aider aux secours.
Le Kremlin a également indiqué que le président turc avait accepté, après un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine, l’aide des secouristes russes.
La Grèce, malgré ses relations orageuses avec son voisin, a promis de mettre à disposition […] toutes ses forces pour venir en aide à la Turquie, et le premier ministre Kyriakos Mitsotakis a appelé M. Erdogan pour lui offrir une aide immédiate.
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a annoncé avoir satisfait une demande d’aide de la Syrie, avec laquelle l’État hébreu n’entretient pas de relations diplomatiques. Damas a démenti.
L’Union européenne a activé son mécanisme de protection civile et des équipes des Pays-Bas et de Roumanie sont déjà en route ainsi que 139 secouristes français, qui doivent partir dans la soirée, et 76 pompiers polonais, entre autres.
L’Azerbaïdjan, allié et voisin de la Turquie, a annoncé l’envoi immédiat de 370 secouristes. Le Qatar, les Émirats et l’Inde ont pour leur part annoncé l’envoi d’équipes de secours, d’équipes médicales et de matériel de secours. Même l’Ukraine, en guerre, a proposé un grand groupe de secouristes.