Papillomavirus : garçons et filles pourront se faire vacciner pour se protéger du cancer
Le HPV concerne les hommes et les femmes. C’est une famille de virus très répandus. 120 types différents sont susceptibles d’infecter les hommes et les femmes. Les HPV sont très contagieux, on estime qu’environ 70 à 80 % des hommes et des femmes rencontreront au moins un HPV au cours de leur vie. D’où la raison pour laquelle, le vaccin est important. A Maurice, il concernait il y a quelques temps seulement les jeunes filles. Mais prochainement, une campagne sera lancée pour les garçons également et justement on vous en parle dans cette 72e édition de Notre Santé, Notre Trésor.
Le Magazine Figaro Santé indique que les virus du HPV infectent la peau et les muqueuses du corps humain, notamment les zones intimes (vulve, vagin, col de l’utérus et anus). Certains HPV peuvent provoquer des cancers. Les personnes infectées ne présentent en général aucun symptôme et dans environ 90 % des cas, l’infection à HPV disparaît spontanément dans les 2 ans grâce à notre système immunitaire. Cependant, dans environ 10% des cas, le virus n’est pas éliminé et cette infection peut avoir des conséquences graves en entrainant des lésions précancéreuses qui peuvent, à leur tour, évoluer en cancer.
De plus, certains HPV peuvent être responsables de verrues génitales et l’infection au papillomavirus peut également engendrer l’apparition de lésions bénignes très gênantes, comme les verrues génitales.
On dénombre en France environ 100 000 nouveaux cas par an de verrues génitales. Ces verrues génitales sont très contagieuses et surviennent chez des sujets jeunes. Elles sont généralement difficiles à prendre en charge et peuvent avoir un impact négatif sur la qualité de vie.
Ainsi, des vaccins ont été conçus.
Et, il y a quelques temps, le centre Cancer Research UK a publié des résultats édifiants, concernant une étude sur l’efficacité du vaccin préventif contre le cancer du col de l’utérus, causé par le papillomavirus humain (VPH). Vaccin qui réduit les risques de contracter la maladie «de près de 90 %», selon les données relayées par la BBC, dans un article en ligne datant du 6 novembre. Les scientifiques vont même plus loin dans leur optimisme, en affirmant qu’il se peut que le vaccin élimine la maladie, s’il est fait à temps.
A Maurice nous avons le Cervarix qui prévient contre les deux papillomavirus les plus importants, les VPH 16 et 18». Car, comme nous l’avons précisé, il existe plusieurs types de VPH, qui se transmettent de l’homme à la femme. Il y a des types qui ne sont pas cancéreux, d’autres précancéreux et d’autres comme le 16 et le 18, qui provoquent le cancer.
Depuis fin 2016, on administre le Cervarix aux écolières et collégiennes, en deux doses, à six mois d’intervalle. Jusqu’ici, plus de 88 000 filles de moins de 13 ans, à Maurice et Rodrigues, ont reçu les deux doses de ce vaccin. Ce qui représente tout de même une bonne avancée et laisse espérer une diminution des cas de cancer du col de l’utérus dans le futur.
Les garçons bientôt concernés
En décembre dernier, le ministre de la Santé Kailesh Jagutpal a annoncé que les garçons seront bientôt concernés par la vaccination. C’était lors d’une fonction officielle, qui a donné le coup d’envoi de la campagne nationale de vaccination contre le virus du papillome humain (VPH), qui débouchera sur un vaste programme de vaccination contre le VPH, ciblant non seulement les filles mais aussi, pour la première fois à Maurice, les garçons de 9 à 15 ans.
Le programme de formation a été suivi par le lancement de quatre vidéos dans le cadre de la campagne de sensibilisation qui vise à informer la population sur les avantages de se faire vacciner contre le VPH. Le ministre de la Santé et du bien-être, Kailesh Jagutpal, la représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Maurice, Anne Marie Ancia, et d’autres personnalités étaient présents à l’événement.
Kailesh Jagutpal a souligné que le VPH était couramment la principale cause du cancer du col de l’utérus chez les femmes et du cancer du pénis chez les hommes, et qu’il pouvait également être à l’origine de cancers de la tête, du cou et de l’anus chez les femmes et les hommes. Il a souligné que la vaccination contre le VPH faisait partie du Programme national de lutte contre le cancer 2022-2025 et qu’elle s’était avérée très efficace pour réduire le risque de cancers liés au VPH. Rappelant que le Programme national de vaccination contre le VPH a été initié en 2016 dans les écoles publiques et privées pour les filles de 9 ans. Le ministre a indiqué que plus de 88 000 filles ont été vaccinées, conformément aux recommandations de l’OMS, contre le VPH avec le Vaccin Cervarix. Ce vaccin est un vaccin bivalent contre le VPH, dirigé contre les deux types de VPH les plus associés au cancer du col de l’utérus, à savoir les types 16 et 18.
Kailesh Jagutpal a annoncé qu’un vaccin nonavalent serait bientôt introduit à Maurice pour offrir une protection supplémentaire contre le VPH aux garçons et aux filles. Le vaccin nonavalent protège contre neuf types de cancers et de maladies sexuellement transmissibles (MST), à savoir les types 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58 du VPH. Il a également souligné la contribution du Bureau national de l’OMS et du ministère de l’Éducation, de l’enseignement supérieur, des sciences et de la technologie à la mise en œuvre du programme de vaccination contre le VPH. « L’OMS et le ministère de l’Éducation seraient de précieux collaborateurs dans la nouvelle campagne nationale de vaccination où plus de 108 000 enfants seront vaccinés », a-t-il ajouté.
En outre, le ministre a encouragé les parents à faire vacciner leurs fils et leurs filles afin de les protéger contre le cancer à un stade ultérieur de leur vie. À cet égard, il a demandé au personnel du ministère à saisir l’occasion du programme de formation pour acquérir des connaissances plus complètes sur le VPH afin de pouvoir transmettre avec succès des informations pertinentes aux parents. Car, l’objectif est de réduire les risques de cancer, car ce virus peut causer le cancer chez la femme comme chez l’homme.
Cette initiative fait suite à une recommandation du professeur Tidy, du service d’oncologie gynécologique du National Health Service du Royaume-Uni
Troisième position dans les cancers les plus répandus
Le cancer du col de l’utérus est l’un des cancers qui touchent le plus de femmes dans le monde entier. C’est le troisième cancer le plus répandu chez les femmes, après le cancer du sein et celui du côlon. Quelque 150 cas et 50 décès sont recensés chaque année chez nous, selon des chiffres du ministère de la Santé.
Comment le vaccin est administré
Le vaccin concerne les filles et garçons à partir de 9-13 ans. La durée de l’effet du vaccin est de 5-6 ans. Il peut nous protéger jusqu’à 10 ans et mieux avant l’âge de reproduction.
Toutefois, les femmes qui le souhaitent peuvent faire le vaccin mais l’efficacité diminue de plus de 40 %, lorsqu’on a déjà eu des rapports sexuels. Une femme sexuellement active doit faire trois doses en six mois au lieu de deux. Soulignons que les vaccins sont pour la prévention pas pour le traitement.