Guerre en Ukraine : le Premier ministre japonais en visite à Kiev, le président chinois à Moscou



Au 391e jour de l’invasion russe en Ukraine, le Premier ministre japonais Fumio Kishida s’est rendu à Boutcha pour rencontrer le président ukrainien, à l’occasion d’une visite surprise dans le pays en conflit. Fumio Kishida entend “transmettre au président Zelensky son respect pour le courage et la persévérance du peuple ukrainien qui défend son foyer sous sa direction”.

 

 

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida s’est rendu mardi à Boutcha, ville-martyre près de Kiev en Ukraine, devenue symbole des atrocités de l’occupation russe, dans le cadre de sa première visite “historique” en Ukraine. Fumio Kishida s’est rendu à Boutcha par le train, en début d’après-midi, peu après son arrivée à Kiev et avant sa rencontre avec le président Volodymyr Zelensky, ont constaté des journalistes de l’AFP sur place. Son déplacement dans ce pays en guerre a été qualifié d'”historique” par Kiev. “Cette visite historique est un signe de solidarité et de coopération forte entre l’Ukraine et le Japon”, a déclaré sur Facebook la vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères Eminé Djeppar en publiant des photos de Fumio Kishida sur le quai du train à Kiev.

 

 

Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine ouvert à la discussion sur le plan de paix chinois

 

“Nous sommes reconnaissants envers le Japon pour son solide soutien et sa contribution à notre future victoire”, a-t-elle ajouté. Fumio Kishida est devenu le premier chef du gouvernement japonais à se rendre dans une zone de guerre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sa visite intervient au moment où le président chinois Xi Jinping se trouve à Moscou pour une rencontre avec Vladimir Poutine avec, au centre des discussions, l’invasion russe de l’Ukraine.

 

Les principales informations :

 

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida rencontre Volodymyr Zelensky à l’occasion d’une visite surprise. L’opportunité pour Fumio Kishida d’adresser son respect et son soutien au peuple ukrainien et à son président.

Au même moment, le président chinois Xi Jinping est en visite à Moscou chez Vladimir Poutine, avec qui entretenir des relations “stratégiques” reste une “priorité”.

Un responsable de l’ONG Memorial poursuivi pour avoir “discrédité” l’armée russe

Xi Jinping doit dialoguer “directement” avec Zelensky

La Chine doit dialoguer “directement” avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky si elle veut que son plan de paix soit pris au sérieux, a estimé mardi le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg. Le chef de l’Etat russe Vladimir Poutine et son homologue chinois Xi Jinping se sont réunis mardi à Moscou pour de nouvelles discussions consacrées au conflit en Ukraine et au renforcement des relations “stratégiques” entre leurs deux pays face à l’Occident.

 

Vladimir Poutine s’est dit prêt à discuter d’une initiative chinoise visant à mettre fin à ce conflit, sur la base d’un document publié le mois dernier par Pékin et appelant en particulier à des négociations de paix.

 

“Il appartient à l’Ukraine de décider quelles sont les conditions acceptables pour toute solution pacifique”, a rappelé Jens Stoltenberg au cours d’un point de presse au siège de l’Alliance atlantique à Bruxelles pour la présentation du rapport d’activités de l’Otan en 2022. “La Chine doit comprendre le point de vue de l’Ukraine et dialoguer directement avec le président Zelensky”, a-t-il soutenu.

 

 

Le sommet entre Vladimir Poutine et Xi Jinping démarre

 

Le président russe Vladimir Poutine a accueilli mardi son homologue chinois Xi Jinping au Kremlin pour un sommet consacré notamment au conflit en Ukraine et aux relations bilatérales de plus en plus étroites entre Pékin et Moscou. D’après des images retransmises par les chaînes de télévision russes, Vladimir Poutine a accueilli Xi Jinping avec une franche poignée de main, puis une fanfare militaire a joué les hymnes des deux pays. Après la cérémonie d’accueil, les deux dirigeants doivent avoir des discussions officielles, au lendemain d’un premier entretien “informel” qui a duré plus de quatre heures.

 

Un responsable de l’ONG Memorial poursuivi pour avoir “discrédité” l’armée russe

Les autorités russes ont ouvert une affaire criminelle contre Oleg Orlov, l’une des figures de l’ONG Memorial, accusé d’avoir “discrédité” l’armée russe combattant en Ukraine, a indiqué mardi l’ONG, colauréate du prix Nobel de la paix. Dans un message publié sur Telegram, Memorial a indiqué que Oleg Orlov était poursuivi pour “activités publiques visant à discréditer” les forces armées russes, un article du code pénal utilisé contre les détracteurs du conflit en Ukraine. S’il est inculpé, il risque une lourde peine de prison.

 

 

“Solidarité et soutien infaillible à l’Ukraine”

 

Fumio Kishida doit, lui, rencontrer Volodymyr Zelensky pour lui transmettre “son respect pour le courage et la persévérance du peuple qui défend sa patrie sous son commandement, ainsi que la solidarité et le soutien infaillible à l’Ukraine du Japon et du G7”, dont le pays asiatique est l’hôte cette année, a déclaré la diplomatie nippone dans un communiqué. Fumio Kishida était le seul dirigeant membre du G7 à ne pas encore être allé à Kiev depuis l’invasion russe lancée en février 2022. Il était régulièrement appelé à se rendre en Ukraine. Fin février 2023, le président américain Joe Biden avait lui aussi effectué une visite surprise et médiatique à Kiev.

 

Tokyo s’est joint aux sanctions occidentales contre la Russie et a offert son aide à Kiev. En février, le Japon a annoncé une nouvelle aide de 5,5 milliards de dollars (5,1 milliards d’euros) à l’Ukraine. Tokyo lui a aussi envoyé des équipements défensifs et proposé d’accueillir des réfugiés du conflit. Le Japon n’a cependant pas fourni d’aide militaire, sa Constitution pacifiste l’obligeant à limiter ses capacités militaires aux mesures de défense.

 

 

La Russie reste une “priorité” pour Xi Jinping

 

Le président russe Vladimir Poutine a accueilli mardi son homologue chinois Xi Jinping au Kremlin pour un sommet consacré notamment au conflit en Ukraine et aux relations bilatérales de plus en plus étroites entre Pékin et Moscou. D’après des images retransmises par les chaînes de télévision russes, Vladimir Poutine a accueilli Xi Jinping avec une franche poignée de main, puis une fanfare militaire a joué les hymnes des deux pays. Après la cérémonie d’accueil, les deux dirigeants doivent avoir des discussions officielles, au lendemain d’un premier entretien “informel” qui a duré plus de quatre heures.

 

Xi Jinping a affiché mardi en Russie la “priorité” qu’il accordait aux relations “stratégiques” entre Moscou et Pékin, deux “grandes puissances”, signifiant ainsi son entente avec Vladimir Poutine face aux Occidentaux en plein conflit en Ukraine. Au deuxième jour de sa visite d’Etat en Russie, Xi Jinping a estimé que son déplacement répondait à une “logique historique”, car “nous sommes les plus grandes puissances voisines et des partenaires stratégiques à tous les niveaux”.

 

 

Qu’est-ce que la Cour pénale internationale, à l’origine d’un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine ?

 

Le président chinois, qui s’exprimait lors d’un entretien avec le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine, a également dit que Pékin “continuera de donner la priorité au partenariat stratégique global entre la Chine et la Russie”, selon des propos rapportés par les agences de presse russes. Xi Jinping, qui doit s’entretenir mardi avec Vladimir Poutine après un premier entretien lundi, a également confié qu’il avait invité le président russe à lui rendre visite en Chine “quand il pourra cette année”, malgré le mandat d’arrêt émis la semaine dernière par la Cour pénale internationale contre le maître du Kremlin.

 

Xi Jinping et Vladimir Poutine se rencontrent après un premier entretien

Le conflit en Ukraine, justement, sera au cœur des discussions qui doivent débuter mardi vers 12 heures GMT entre Xi Jinping et Vladimir Poutine, après un entretien “informel” lundi lors duquel ils ont affiché leur entente, en se donnant par exemple du “cher ami”. Lors de ce premier entretien, qui a duré plus de quatre heures, Vladimir Poutine s’était dit prêt à discuter d’une initiative de Pékin visant à stopper ce conflit. Le président russe a couvert d’éloges son puissant hôte chinois, saluant notamment sa “position juste et équilibrée sur les questions internationales”.

 

Mais si la Chine se pose en intermédiaire en Ukraine, l’Occident juge que Pékin soutient trop Moscou pour être crédible. Washington accuse même les autorités chinoises d’envisager de livrer des armes à la Russie, ce qu’elles démentent. D’autres, en Occident, jugent que la Chine pourrait s’inspirer de l’attaque russe en Ukraine pour prendre le contrôle de Taïwan. Lundi encore, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a affirmé que “le monde ne doit pas être dupe face à toute décision tactique de la Russie, soutenue par la Chine ou tout autre pays, de geler le conflit (en Ukraine) selon ses propres conditions”.

 

Antony Blinken a souligné que Xi Jinping s’était rendu en Russie trois jours à peine après le mandat d’arrêt de la CPI visant Vladimir Poutine ce qui, selon le diplomate américain, suggère que la Chine n’éprouve pas le besoin “de tenir responsable le président (russe) des atrocités infligées à l’Ukraine”. Pour sa part, Kiev, prudent sur les intentions chinoises, a exhorté lundi Xi Jinping à “user de son influence sur Moscou pour qu’il mette fin à la guerre d’agression”.

 

Posted by on Mar 22 2023. Filed under Monde. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

Leave a Reply

Search Archive

Search by Date
Search by Category
Search with Google

Photo Gallery

Copyright © 2011-2016 Minority Voice. All rights reserved.