Destin tragique…après le meurtre de son père, Nicholas Jason Low Kwong, 19 ans, tué par un bus alors qu’il était sur un trottoir à la Butte
Le chauffeur : « Barre de direction finn koupe »
La famille de la victime, meurtrie, réclame justice
Il devait parcourir un petit bout de distance à pied pour se rendre sur son lieu de travail. Longeant le long d’un trottoir au niveau de La Butte, un malheur terrible s’est abattu sur lui. Et finalement, Nicholas Jason Low Kwong, un habitant de Batterie-Cassée, à Sainte-Croix, décrit comme un garçon sans histoire, y a perdu la vie de manière horrible. Le jeune homme, un employé de Courts Mammouth de Bell Village a rendu son dernier souffle, après avoir été violemment percuté par un autobus de la United Bus Service (UBS), qui aurait rencontré un problème mécanique. Devant l’impact monstre de l’imposant véhicule contre sa personne et coincé contre un mur, il n’a pas survécu à ses blessures et il est mort quelques minutes plus tard.
Le drame est survenu aux alentours de 8 h 50, ce jeudi 3 août, devant l’école primaire Dr Edgar Milien. Après avoir perdu le contrôle, l’autobus qui transportait une vingtaine de passagers, a fait une sortie de route pour s’écraser juste devant le mur de l’école. D’habitude durant les jours de classe pour les primaires, des parents sont nombreux sur ces lieux, surtout à cette heure, pour déposer leurs enfants à l’école, mais ce jour-là, seulement deux piétons s’y trouvaient. L’un a pu s’en sortir avec seulement quelques blessures superficielles mais Nicholas Jason Low Kwong, a eu moins de chance.
Problème mécanique
Dans sa déclaration à la police, le chauffeur de l’autobus, qui compte une vingtaine d’années de service, a raconté sa version de ce tragique accident. Il a expliqué que ce matin-là, il devait effectuer le trajet La Brasserie-Port Louis après deux autres allers-retours qu’il avait fait avant. L’homme de 48 ans, a fait ressortir qu’il n’avait rien remarquer d’inhabituel durant les deux autres trajets précédents. Cependant en arrivant à hauteur de La Butte il a subitement perdu le contrôle du volant de son véhicule.
Selon le chauffeur, il avait changé de voie pour se diriger vers la « voie réservée aux bus ». Les feux étaient au rouge. Mais à une vingtaine de mètres avant le passage piéton, il n’arrivait plus à manœuvrer le bus. « Mo volant in commence bat folle. Mo pa p gagne direction », a-t-il dit aux enquêteurs. Ainsi, la roue gauche de l’autobus s’est retrouvée dans un caniveau. Il aurait actionné ses freins, mais le véhicule ne s’est pas arrêté. Le chauffeur a d’abord percuté les barrières et a terminé sa course contre les feux de signalisation. Emportant avec lui l’habitant de Batterie-Cassé.
45 minutes pour extirper le corps
Se retrouvant coincé entre le véhicule et le mur, le décès de Nicholas Jason Low Kwong a été constaté à l’arrivée du Samu quelques minutes plus tard. L’accident a nécessité le déploiement de plusieurs unités de la police, le SAMU et les pompiers. Ces derniers ont d’ailleurs eu fort à faire pour extirper le corps de la victime coincé contre le flanc avant gauche de l’autobus. Le service de remorquage de la police a mis environ 45 minutes avant de pouvoir déplacer l’autobus qui s’était castré à la fois contre le mur de l’école et dans un caniveau. Heureusement, la vingtaine de passagers qui se trouvaient à bord du véhicule, étaient sains et saufs. Ils ont brisé la porte de secours pour sortir du véhicule.
A l’hôpital, l’autopsie pratiquée par le médecin légiste de la police, le Dr Prem Chamane, a attribué la cause du décès du jeune homme à ses multiples blessures. L’autre piéton, une femme qui a pu éviter l’impact de justesse a, elle, reçu le soin nécessaire et a pu rentrer chez elle.
Homicide involontaire
Après avoir fourni sa version des faits, le chauffeur, un habitant de Camp-Diable, a été placé en état d’arrestation. L’homme de 48 ans, qui compte une vingtaine d’années de service en tant que chauffeur d’autobus, a été soumis à un test d’alcoolémie qui s’est révélé négatif. Il a comparu devant la justice, dans l’après-midi de ce jeudi 3 août, pour homicide involontaire. Il a ensuite été libéré sous caution après avoir fourni une somme de Rs 11 000.
Enquête
Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur ce drame. Celle-ci est menée par le sergent Bonomally du poste de police des Line Barracks sous la supervision de l’assistant surintendant Oomeer. Pour l’instant, les premières informations indiquent que les freins de l’autobus auraient lâché au moment où le chauffeur tentait d’éviter le dérapage mais toutes les hypothèses sur les circonstances entourant l’accident sont en train d’être étudiées. L’autobus a été remorqué jusqu’aux Casernes centrales et sera examiné par la police scientifique et les experts du ministère des infrastructures publiques dans les prochains jours. En attendant, les images des caméras de surveillance de la région ont été récupérées.
Cependant, la déclaration de Yousouf Sairally, Traffic Manager de la compagnie United Bus Service (UBS), pourrait aider à orienter l’enquête. Ce dernier a fait ressortir qu’il incombe aux chauffeurs d’autobus de procéder à une série de vérifications chaque jour avant le départ. « Ils doivent vérifier les freins, la direction, etc. » précise-t-il. Le véhicule impliqué dans l’accident, ajoute le Traffic Manager, avait déjà effectué deux trajets dans la matinée avant le drame. « Si ti ena problem dan bis-la, premie voyaz 4h45 kan li kit garaz, ti bizin fini gagn problem », souligne-t-il. Yousouf Sairally indique par ailleurs qu’UBS fournira une assistance financière aux proches du défunt.
Cindy, la mère de la victime : « Mo mari ti desede dan enn krim, zordi mo perdi mo garson dan enn aksidan »
C’est une seconde tragédie qui s’abat sur la famille Low Wong. Cindy, la mère de quatre enfants dont Nicolas Jason, est l’ainée est dévastée. « Mo mari ti desede dan enn krim, zordi mo perdi mo garson dan enn aksidan », se désole-t-elle. Son fils, confie-t-elle, était un jeune homme tranquille : « Kan li sort travay li rantre, li pa resorti, li pa fime, li pa bwar. So problem la mizik. Avec so bann camarad, zot ti pe fer group et zot ti ena proze pou tir sante » pleure-t-elle.
La mère de famille réclame que justice lui soit rendue. Les autres membres de la famille sont révoltés par les circonstances du drame. « Sa sofer-la kouma li kapav sorti laba vinn touy enn zanfan ki lor trotwar ? Be ki kote nou pou marse aster ? Nou ne pli kone », s’insurge la tante du défunt.