Gro poumon au travail : Quand la victoire de Pravind Jugnauth au Privy Council dérange toujours un mois après
Rien ne blesse davantage la presse partisane que cette victoire. Alors que le Premier ministre est légitimement ravi lors de chaque apparition publique, la presse partisane en souffre. La seule explication plausible est que cette presse mercenaire a passé les quatre dernières années à diffamer le Premier ministre et les institutions en alimentant des allégations choquantes semaine après semaine.
Dans l’une de ses récentes chansons, le chanteur local très respecté, Blakkayo, déclare : “pli to arrivé to fer enn l’avance pou ena zalou”. Il disait vrai, et Pravind Jugnauth ne le niera pas. Les jaloux ne se trouvent pas seulement dans l’opposition politique, mais sont également présents dans l’opposition médiatique. Nous l’avons maintes fois souligné, et nous le répéterons encore et encore si nécessaire. Nous avons maintenant plus que jamais une presse qui s’oppose plutôt qu’une presse d’opposition. Que celui qui peut comprendre le fasse !
Cela dit, notre confrère JC Antoine de Week-End nous intéresse cette semaine. Dans son billet d’humeur du dimanche 5 novembre, il commence son texte en critiquant vertement le Premier ministre et ose dire : « on aurait cru que le fait d’avoir remporté son cas devant le Privy Council aurait rendu Pravind Jugnauth grand dans la victoire. Il n’en a rien été. Depuis, à chacune de ses apparitions publiques, il ne rate pas une occasion de s’attaquer à l’opposition sur tous les tons ». Si cela peut permettre à Bonanga Lilongwe de rendre hommage à ce grand défenseur de la langue créole décédé cette semaine après une longue maladie, Dev Virahsawmy, je choisis de répondre à JC Antoine en utilisant notre langue maternelle. « Ton Jean Claude, pendant quatre années, vous avez miné la vie du Premier ministre, accusant matin et soir sans relâche, maintenant que la plus haute instance judiciaire de Maurice lui a donné la victoire, auriez-vous souhaité le voir pleurer dans son coin sans rien dire ? C’est comme si Liverpool remportait la ligue 30 ans après et que les fans ne célébraient pas, nissa et tout le reste ? »
En tant que donneur de leçons, le journaliste de Week-End se permet de dire ceci : “la MBC jouant plus que jamais son rôle de haut-parleur du pouvoir en repassant des morceaux choisis des attaques dans les journaux télévisés”. Que veut-on aujourd’hui ? Que la Mauritius Broadcasting Corporation arrête de diffuser l’information ? Veut-on que la MBC cesse de diffuser les discours du Premier ministre ? Où était donc cette prise de position quand Navin Ramgoolam passait matin, midi et soir sur l’antenne de la télévision nationale ? L’ancien Premier ministre avait même publiquement demandé s’il devait prendre des instructions ou des ordres des potentats de la Rue St Georges. Si nous faisons un saut dans l’histoire et si nous ne faisons pas de concessions sur la vérité, puisque nous savons tous la proximité de Week-End avec le MMM, pourquoi donc Paul Bérenger ne critique-t-il pas autant la MBC actuelle alors qu’il avait été foudroyant contre feu Dan Callikan sous le règne de Navin Ramgoolam ?
Mensonges et inexactitudes
Pire encore, Week-End se permet d’attaquer la démocratie parlementaire en faisant croire qu’il existe une stratégie malsaine du MSM qui plante des questions au Premier ministre pendant le “Prime minister’s Question Time” au Parlement. Nous demandons ainsi au bureau du Speaker, Sooroojdev Phokeer, de prendre note des commentaires de Week-End. Si les journalistes de ce titre de presse ne le savent pas, chaque mercredi après-midi, lorsqu’il y a des travaux parlementaires, le Whip de l’Opposition et le Chief Whip du gouvernement sont conviés à un exercice de tirage au sort qui est fait en toute transparence pour déterminer l’ordre des questions sur l’Order Paper. Si l’opposition se sentait victime de quelque truquage, pourquoi donc Patrice Armance ne se manifeste-t-il pas ? Pourtant, l’opposition a cette fâcheuse habitude de crier au loup pour tout et rien. Cette accusation sérieuse du journal en question ne serait en effet qu’une façon déguisée de faire le jeu de l’opposition en semant le doute dans la population.
Week-End, chut sur l’opposition…
Comme l’a dit Paul Bérenger pendant la campagne électorale de 2010 « Ou manze sa boule la ou ? »… C’est la question qu’on se pose en lisant les prises de position des éditorialistes de ce journal. Le gouvernement est diabolisé, il est la cible, il devient facilement une victime d’une haine probablement dictée par les partis défendus par ce journal. Systématiquement, «nanye pa bon ek gouvernement » en parallèle, on traite l’opposition avec les honneurs, comme une sainte-nitouche. Si ce n’est pas Pravind Jugnauth, c’est Renganaden Padayachy ; si ce n’est pas Padayachy, c’est le Dr Jagutpal, ou Kalpana Koonjoo-Shah, ou Alan Ganoo, ou Steven Obeegadoo, ou le Speaker… En bref, jamais Bérenger père et fille, jamais Shakeel Mohamed ou Eshan Juman, jamais Xavier Duval ou Kushal Lobine ?
Pourtant, ces personnes se comportent comme des goujats au Parlement. Savez-vous, Messieurs/dames de Week-End, que depuis 2017, Paul Bérenger, dont le salaire dépasse de plus de 10 fois le revenu minimum d’un simple mauricien, sans compter les innombrables privilèges dont il bénéficie pour siéger au Parlement comme un fier paon ? Ils tirent-ils vraiment leur poids au Parlement ? Au moins, il travaillerait s’il était à la caisse Hans Marguerite ! Oui, Paul Bérenger n’a pas posé la moindre question au Parlement en tant que député de l’opposition depuis 2017 et selon sa fille, c’est trop « diminishing » pour l’ancien leader de l’opposition, qui a démissionné honteusement !
Et si nous vous disions qu’entre le 28 mars et le 21 juillet 2023, Shakeel Mohamed n’a pas non plus adressé la moindre question en tant que député de l’opposition ? Pourquoi, dans ces cas, personne ne se pose de questions sur l’argent public dépensé pour leur payer un salaire ? On vous dira certainement qu’ils occupent le terrain, qu’ils fouillent illégalement les dépôts de l’hôpital Jeetoo pour créer une psychose dans le pays. Alors, ce qu’ils disent, c’est la vérité, et ce que dit le ministre, non.
Les reportages à charge se multiplient contre le gouvernement et ont facilement recours à la caricature : certains journalistes mettent en lumière des données triées et simplifiées, créant des raccourcis qui entretiennent des clichés que la profession n’accepte plus. Rendons-nous compte que cela revient à nous convaincre que le journalisme et la presse libre n’existent pas. Qu’il n’y a pas d’honneur possible dans ce métier. Qu’un effort de réflexion en sciences humaines n’aurait guère plus de signification qu’un éditorial tapageur écrit sur le coin d’une table. Qu’une opinion répétée 14 000 fois à la radio, dans les journaux, pourrait être considérée comme une défense héroïque de la civilisation. Rendons-nous compte que cela revient à croire en l’existence d’une libre concurrence des opinions là où règnent les monopoles et les grands groupes médiatiques. Tout cela, tout en soutenant que le monde se porterait vraiment mieux si nos impôts cessaient de financer d’infâmes diffuseurs publics.
Bonanga Lilongwe