Meurtre à Moka : Après 20 ans de martyre, Vilasha Sooriah, meurt ébouillantée par son époux…
La mère de deux adolescents, ne voulait jamais quitter ou rapporter son bourreau
Soovendra Sooriah, ivre au moment du meurtre, ne se rappelle même pas du motif exact de son acte
Dans la nuit du lundi 13 novembre, Vilasha Sooriah, une mère de famille, âgée de 39 ans, a rendu l’âme de manière effroyable. Victime répétée de violence conjugale, la trentenaire qui travaillait comme « attendant » à l’école du gouvernement de Moka, a succombé après un énième déferlement de haine sur sa personne. Cela de la part de celui qu’elle s’est usée d’aimer et aussi père de ses enfants. Noyée dans les brumes d’un amour toxique, elle est morte de brulures sévères, après que son époux, Soovendra Sooriah, un maçon de 42 ans, ait renverser une casserole d’eau bouillante sur elle. Décrite comme une personne gentille mais qui s’est finalement trop laissée faire, elle a poussé son dernier soupir dans d’atroce douleur, seule chez elle, en attendant que son bourreau ramène des pansements.
Les circonstances cruelles de cette mort, ont anéanti les proches de Vilasha, notamment sa mère et ses deux fils de 20 et 17 ans. La douleur est décuplée, surtout en repensant que la femme de 39 ans a, à maintes reprises été suppliée de quitter cet homme abominable, de porter plainte, de se rendre à la Family Protection Unit, mais que la victime ne voulait jamais entendre raison. Cela car elle a toujours aimé son époux et selon les dires de la victime, pour ne pas traumatiser ses enfants. Mais pour certains, bien que la mère de famille ne voulût jamais l’admettre, ils sentaient que cette histoire et toute cette violence, aller connaitre une fin tragique.
Personne difficile et manipulatrice
C’est en prenant un emploi dans un magasin que Vilasha née Andee a fait la rencontre de Soovendra Sooriah. Lors de leur rencontre déjà, l’habitant de Moka qui exercé comme maçon, s’était fait passer pour un agent de la Criminal Investigation Division (CID). Il avait dit à Vilasha qu’il est policier et qu’il l’aimait. C’est après plus d’un an passé ensemble que ce dernier a finalement dit la vérité mais la jeune femme était déjà entrée dans son jeu surtout avec ses promesses répétées de mariage et d’une vie meilleure.
La famille de la jeune femme n’était pas d’accord avec cette union. Mais Soovendra Sooriah allait chez sa belle-mère à chaque fois et lui disait qu’il aime sa fille et veut l’épouser. « Ma fille aussi me disait d’accepter, j’ai alors donné mon consentement sans savoir que je livrais ma fille à un homme abominable », regrette Poornima Puchooa, la mère de la victime
Depuis le début de cette union, Vilasha, qui a donné naissance à deux fils âgés aujourd’hui de 17 et 20 ans, a vu un tout autre visage de son époux. Dès lors qu’ils se sont installés sous un toit commun, elle a commencé à être maltraitée et battue par son époux. Cependant, elle ne racontait à personne son martyre. Et même si ses proches décernaient souvent des traces, des marques, des bleus et des gonflements causés par des coups, sur tout son corps et même son visage, la mère de famille trouvait toujours des excuses pour dédouaner son bourreau.
L’attitude de ce dernier ne passait cependant pas inaperçu devant son entourage. Des voisins indiquent que le maçon serait quelqu’un de très difficile à vivre. « Avek tou dimounn li gagn lager dan landrwa. Li zoure ek rod bat dimounn pou enn wi, pou enn non », disent-ils. D’ailleurs, c’est assez souvent qu’ils entendaient le couple se disputer, mais personne n’osait intervenir. Certains disent que Soovendra Sooriah devenait violent surtout lorsqu’il était sous l’influence de l’alcool. D’autre soutiennent uniquement qu’il est un monstre.
Subi toutes sortes de tortures
Au fil des années, les disputes se succédaient entre les Sooriah et étaient devenues comme une habitude. Dix-huit ans de vie commune où la violence était le quotidien de Vilasha Sooriah. Mais malgré les coups, la trentenaire ne désertait jamais le toit conjugal. Ses proches avancent qu’elle ne voulait pas laisser ses enfants aux mains de son bourreau, étant donné que Soovendra les maltraitait et les agressait aussi.
Poornima Puchooa raconte que sa fille a subi toutes sortes de tortures. «Si éna pou rakonté, éna tro boukou pou rakonté. Misié-la inn déza met kalchoul so ar li, pran belna tap lor so lébra, linn déza fer mo tifi kwi bouyon apré li pa manz bouyon-la li pran li, li vid sa lor mo tifi. Enn zour li pran ‘thinner’ li avoy dan mo tifi so figir, so lizié inn afekté. Li ti pé rod rap zalimet ar li. Garson 17-an-la dir: ‘Papa, ki to pe fer?’ Li dir zordi mo pou met difé ar li.»
Selon les dires de l’habitante de Quatre Bornes, Soovendra Sooriah aurait même entraîné sa fille dans la consommation d’alcool. «Linn fer mo tifi vinn enn alkolik. Toulézour zot bwar apré zot lager. Li bat li, li met li déor. Mo tifi res lor simé ziska tar, bizin sipliyé li pou les li rant dan lakaz ». Les proches racontent que Vilasha Sooriah avait également surpris le quadragénaire dans le quartier avec une autre femme alors qu’elle revenait du travail. Depuis lorsqu’ils étaient ivres, elle lui reprochait cette affaire. Et cela finissait toujours par des agressions.
Poornima Puchooa relate que les enfants sont également traumatisés par ces scènes de violence et que lorsque ceux-ci essaient de séparer le couple, le père les battait également. « Kan bann zanfan-la anpes papa-la bat zot mama, li bat zot si. Bann zanfan-la per zot papa dir zot pa rant ladan ».
Asperger d’eau bouillante
Le lundi 13 novembre, une énième dispute a éclaté entre le couple domicilié à Moka. Selon les informations, cette guerre avait déjà débuté depuis la veille. Mais le maçon avait consommé des boissons alcoolisées et a commencé à s’en prendre physiquement à son épouse. Cette dernière aurait répliqué au suspect en l’accusant d’avoir dépensé de l’argent inutilement et ne pas avoir un emploi fixe. Selon les informations, son époux prenait son argent pour s’acheter des boissons alcoolisées.
Ainsi, dans un accès de colère, Soovendra Sooriah se serait saisi d’une casserole contenant de l’eau que son épouse faisait bouillir pour préparer du thé et l’aurait vidée sur elle. Cette dernière a subi des brûlures au haut du corps dont principalement au cou. Elle s’est tordit de douleur avant de perdre connaissance.
Après l’incident, le quadragénaire a recouvert Vilasha avec un drap et est parti à la pharmacie pour acheter de la pommade afin de l’a passée sur les brûlures. Cependant, les proches de la victime sont venus à son secours en l’entendant hurler de douleur. Ils ont alerté la police alors que la victime était inerte. Une fois devant la maison, le suspect a rencontré les policiers. Ces derniers ont confirmé qu’il sentait l’alcool. Le maçon a lancé : « Mo madam lamem. Li inkonsian »et les ont conduits dans une chambre.
Vilasha Sooriah était dans le lit et portait des graves brûlures surtout au cou. Un médecin a été dépêché sur place où il a constaté le décès de la trentenaire. C’est après 22 heures que la dépouille a été transférée à la morgue de l’hôpital Jeetoo. L’autopsie pratiquée a attribué le décès à un « shock due to extensive burns ».
Arrestation
La CID de Moka a interpellé l’époux, ses deux fils et le frère du suspect, un livreur de pizza de 43 ans domicilié à Vacoas, qui étaient présents à Camp-la-Serpe. Les deux enfants du couple ont été entendus par les agents. Ils ont affirmé qu’ils n’étaient pas à la maison à ce moment-là. L’aîné, qui travaille dans un magasin de meubles et d’électroménager, était au travail à Bagatelle. Quant au mineur, il a pris un emploi saisonnier pendant les vacances scolaires et il était également au travail.
Le frère du suspect, a également été auditionné. Il nie son implication dans cette affaire, expliquant à la police qu’il ne faisait que rendre visite à son frère et ignorait que Vilasha Sooriah était dans cette posture. Il dit être arrivé sur le lieu suite à un appel, mais qu’il était déjà trop tard. Ils ont tous été relâchés après leur interrogatoire.
Dans sa déclaration, le fils aîné a déclaré qu’il rentrait du travail quand il a trouvé des personnes devant sa porte. Il n’était pas présent au moment du meurtre. Il confirme que ses parents se disputaient souvent. Mais que « landime zot re-korek ». Le mineur avoue qu’il a entendu ses parents se disputer et sa mère crier. Il a alors compris que son père l’a brûlée et elle a perdu connaissance.
Les soupçons se sont immédiatement portés sur son époux, qui était présent sur les lieux à l’arrivée de la police. La police avait remarqué que le maçon était ivre. Cependant, le principal suspect avait dans un premier temps nié avoir bouillante son épouse mais raconté que celle-ci a glissé avec la casserole. Mais la CID de Moka, prenant cette version avec des pincettes, a procédé à un interrogatoire serré au cours duquel, le quadragénaire a fini par avouer son forfait. Cela dit, le présumé agresseur a soutenu qu’il ne connait même pas la raison exacte de la dispute car il était ivre !
Soovendra Sooriah a comparu devant la justice mardi et a été reconduit en cellule policière. Il a été inculpé sous une accusation provisoire de meurtre devant le tribunal de Moka. La police a objecté à sa remise en liberté conditionnelle. Les agents ont ensuite effectué une descente au domicile du suspect, en sa compagnie, où une casserole et des pièces à conviction ont été saisies.
Les funérailles ont eu lieu à Palma, Quatre-Bornes, chez la mère de la défunte. Cette enquête est menée par l’équipe du Detective ASP Jheengut.