Compensation salariale : Jour-J le 7 décembre prochain…
- Un seuil au-delà de Rs 1 000 pour les principaux syndicats
- Renganaden Padayachy optimiste, « tout reste possible », dit-il
Un chiffre commence à circuler, parmi les syndicats ; plus de Rs 1,000, basé sur le taux d’inflation de 7.3%, selon les derniers chiffres de Statistics Mauritius. La Confédération des Travailleurs des Secteurs Privé et Public a animé une conférence de presse le jeudi 16 novembre pour statuer sa position. Tour d’horizon…
« Notre demande est simple, les travailleurs doivent avoir un full compensation basée sur un salaire minimale qui représente la sécurité alimentaire », c’est ce que déclare Reaz Chuttoo, président de la CTSP. « Le dernier exercice ayant trait aux dépenses des ménages à travers le Household Budget Survey remonte à 2017. Nous attendons donc que le Bureau Central des Statistiques vienne publier ses chiffres après plus de six ans. C’est au fait la principale raison qui explique pourquoi nous n’avons pas encore soumis notre mémoire au gouvernement », avance Reeaz Chuttoo. Toutefois, il affirme qu’il se base sur les données obtenues auprès de Statistics Mauritius concernant le taux d’inflation qui sera de 7.3% en décembre. Le syndicaliste estime que si le gouvernement calcule la compensation sur le taux d’inflation de 7.3% et un salaire minimale de Rs 15000, la compensation salariale devra être Rs 1095 et si le taux d’inflation est de 8% la compensation devra être Rs 1 200.
Selon nos confrères de Radio One, Pour Jayen Chellum, secrétaire général de l’ACIM, réclame une compensation de Rs 1000 parce que selon lui, l’érosion du pouvoir d’achat est un fait avéré depuis janvier 2023. Deepak Benydin, vice-président de la Confederation of Independants Trade Union, a déjà fait son calcul pour la compensation salariale à réclamer. « La perte de pouvoir d’achat s’accroît, sans oublier que le prix de l’essence est assez élevé. En plus de tout cela, on constate que les personnes en bas de l’échelle souffrent énormément. »
Le président de la Congress of Independent Trade Union (CITU), Radhakrishna Sadien, souligne « qu’il ne faut pas se voiler la face en ce moment car la classe laborieuse souffre terriblement en cette période. Les Mauriciens, qui achètent des produits de consommation courante dans les supermarchés ou dans d’autres points de vente, arrivent difficilement à faire de bonnes affaires avec Rs 1000. C’est pourquoi la CITU demande que la compensation salariale soit fixée au-delà de Rs 1000 pour alléger le fardeau des Mauriciens dès janvier prochain », préconise-t-il.
Le président du Mauritius Labour Congress (MLC), Haniff Peerun, qui parle aussi au nom de l’All Workers Federation (AWF), abonde dans le même sens. Il maintient que le gouvernement devrait venir de l’avant cette année avec une compensation salariale décente tout en prenant en considération la perte du pouvoir d’achat des Mauriciens en général, la cherté de la vie, l’endettement de la population, la dépréciation du salaire de travailleurs et les nouvelles exigences des travailleurs dans une société moderne.
L’optimisme de Padayachy
Le ministre des Finances, de la Planification économique et du Développement, Renganaden Padayachy a indiqué le mercredi 15 novembre 2023, que le montant de la compensation salariale sera annoncé à l’issue de la réunion tripartite du 7 décembre. Il répondait aux questions de la presse à l’issue d’une cérémonie organisée au port. Interrogé sur le montant de la compensation salariale, le Grand Argentier a déclaré que « tout est possible » ajoutant qu’il y a beaucoup de données à analyser pour pouvoir déterminer un montant adéquat à finaliser pour la compensation salariale des employés. Renganaden Padayachy a également assuré que la prochaine compensation salariale sera juste pour créer un climat de confiance pour tous les travailleurs. Il a également indiqué que son ministère travaillera également sur des mesures d’aide aux entreprises qui pourraient se retrouver en difficulté face au paiement de la compensation salariale.