Belal – The Aftermath
Personne n’aurait pu prédire ce qu’il se passera le lundi 15 janvier à Maurice. Le pays s’est réveillé avec un avertissement de cyclone de classe 1 avec un temps qui commençait à se gâter avec le cyclone Belal dans les parages. Les écoles sont fermées par mesure de précaution mais le monde des affaires ne s’arrête pas. Les travailleurs se sont rendus au travail sans se douter que mère nature leur aurait joué un si mauvais tour. En l’espace de quelques heures la pluie a doublé, voir triplée d’intensité et on a tous vu les images de désolation. Ceci dit, les débats ne devraient pas se centrer sur ce qu’a fait le gouvernement, ce que fait le gouvernement ou les décisions du gouvernement ce jour-là, etc. Mais plutôt sur comment nous nous sommes retrouvés dans une telle situation.
La sécurité des employés – un must
Il ne doit y avoir de compromis en ce qui concerne la sécurité des employés qu’ils soient publics ou privés. Nous sommes tombés sur un article d’opinion de l’Express en date du 27 janvier 2018 écrit par un éditorialiste au nom de El Figaro que nous savons est un fervent rouge, travailliste. Nous vous citerons quelques extraits de cet article qui a osé traiter les décideurs politiques qui pensent à la sécurité des employés de « cervelle de moineau ».
« Dans la matinée du jeudi 25 janvier, il a fallu de peu que le secteur privé n’emboîte le pas aux décideurs politiques pour s’engager sur la voie de la démagogie populiste. En effet, les représentants du privé ont résisté à leur façon aux conseils des politiques de se livrer à un lockout de leurs business en raison des grosses pluies. Quant à la fonction publique de cette nation qui cherche à s’échapper du middle income trap pour se faire admettre dans le club des grandes puissances économiques du monde, elle aura encore à vivre avec des décideurs cervelles de moineau qui se laissent prendre de panique ou qui veulent plaire à la galerie », c’est ce qu’écrit El Figaro dans l’express du 27 janvier 2018. Un raisonnement qui défie finalement toute logique puisque, nous avons vu comment tous les employés se sont retrouvés en difficultés le lundi 15 janvier. Imaginons un instant que si le gouvernement avait pris la décision de fermer boutique et que le temps n’avait pas connu une telle détérioration ?
C’est pourquoi il est primordial que le secteur privé se mette d’accord avec le gouvernement pour un protocole uniformisé dans l’intérêt supérieur des travailleurs. Même si un protocole existe dans le privé, il faut dire que Business Mauritius et ses membres ne sont pas les uniques décideurs quant il s’agit de la vie humaine des employés du secteur privé. On se demande alors pourquoi aucune instance syndicale n’a été consultée en amont de l’élaboration de ce protocole. Le gros capital ne recherche que le profit depuis le temps de l’esclavage. Cela n’a pas et ne va pas changer.
Les fakes news font plus de dégâts que Belal
De retour sur les événements du lundi 15 janvier. Ceux qui étaient à Port-Louis ont vu la mort en face pendant que ceux qui se trouvaient en dehors de la ville s’informaient sur les réseaux sociaux que sont Facebook et Whatsapp. Mais il est triste de constater que les Fake News ont semé un vent de panique qui aurait pu avoir des conséquences très graves pour le pays. Alors que le temps passait, le nombre de mort augmentait sur les réseaux sociaux. A un moment, les Fake News faisaient état de 4 morts, puis 8 et finalement une quinzaine.
Ramgoolam oublie ses morts et donne des leçons
26 mars 2008 une femme de 59 ans, Vinoda Ragoo, et une jeune collégienne, Laura Paul, périrent noyées dans la région de Mont- Goût, Pamplemousses, dans la circonscription du Premier ministre d’alors, Navin Ramgoolam. Pour avoir fait une déclaration maladroite, le ministre de l’Éducation de l’époque, Dharam Gokhool, subit une véritable lapidation verbale. Puis, le 30 mars 2013, lors des inondations à Port-Louis, pas moins de 11 personnes moururent noyées dans des circonstances traumatisantes.
Navin Ramgoolam a été le premier politicien de l’opposition à prendre la parole le lundi 15 janvier 2024 pour parler de crimes contre la nation. ‘Sa bougre la pa tende ki li kozer !’ C’est une certitude. « Un simple citoyen, Afzal Goodur, sans grands équipements ou moyens, a conseillé depuis la veille qu’il ne fallait pas se rendre à Port-Louis le lundi 15 janvier. Or, nos services météorologiques, avec tous ses équipements modernes, n’ont pas vu cela », disait Navin Ramgoolam dans sa déclaration à la presse lundi après-midi.
Saviez-vous qu’en 2008 et 2013, ce même simple citoyen Afzal Goodur avait fait des prévisions que Navin Ramgoolam avait alors ignorés ? Bilan un total de 13 morts… et dire que même Ramgoolam aujourd’hui veut arnaquer Afzal Goodur en chantant publiquement ses louanges. « Je passe mon temps à me documenter sur les cyclones et les inondations. Tant et si bien que j’ai pu prévoir les inondations du 8 mars 2008 et celles du 30 mars 2013. C’est d’ailleurs à partir de 2013 que j’ai commencé à me faire connaître sur Facebook », explique Afzal Goodur dans une interview au Defi Quotidien du 21 janvier 2018. Alors pourquoi s’il est aussi bon que prétend Ramgoolam ne l’a-t-il pas écouté en 2008 et 2013 ?
Un élan antipatriotique pour nuire à la solidarité
Pour l’opposition et ses pantins, les incidents du lundi 15 janvier sont une aubaine. Ils mènent donc campagne depuis lundi en oubliant qu’ils ont eux 13 morts sur la conscience. Pire, puisqu’on parle plus haut de Fake News, il y a eu des tentatives de soulèvement populaire pour manifester devant le bureau du Premier ministre, Pravind Jugnauth a Port-Louis le jeudi 18 janvier. Un élan antipatriotique alors que les autorités travaillent d’arrachent pieds pour ramener l’ordre dans la Capitale.
Bonanga Lilongwe