L’usage illégal de Starlink que dénoncent plusieurs pays africains traduit l’intérêt des consommateurs pour le satellite
L’Internet est aujourd’hui considéré comme un service essentiel de base au même titre que l’électricité et l’eau potable. Mettre en œuvre les moyens qui facilitent son accessibilité au plus grand nombre doit figurer parmi les leviers de développement des Etats africains.
La commercialisation des équipements du fournisseur de service Internet par satellite Starlink est actuellement interdite dans plusieurs pays d’Afrique, notamment en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, en RD Congo, au Zimbabwe, en Afrique du Sud, au Sénégal ou encore au Mali. Il faut préciser que dans ces différents marchés où les offres ont commencé à se développer, la société de l’entrepreneur américain Elon Musk n’a signé aucun accord avec les gouvernements qui veillent ainsi au respect de leur réglementation. Toutefois, ces interdictions mettent en lumière l’intérêt croissant que les consommateurs portent à ce service en particulier et à l’Internet par satellite en général.
Un intérêt qui a été renforcé par les incidents du 14 mars sur plusieurs câbles sous-marins de fibre optique, à l’origine des perturbations actuelles de l’accès à Internet dans une dizaine de pays d’Afrique de l’Ouest, centrale et australe. Bien que Starlink ne soit pas accessible pour la majorité de la population africaine du fait du coût relativement élevé de son abonnement, le service demeure attractif tout de même pour les particuliers avec un certain pouvoir d’achat et de nombreuses petites et moyennes entreprises.
Les atouts de Starlink qui séduisent les consommateurs africains sont entre autres la taille réduite de l’équipement, la possibilité d’installer soi-même la connexion, la capacité à se connecter de partout, même depuis les zones reculées. Au Rwanda par exemple, pour le premier mois d’abonnement qui inclut les frais de service mensuel, l’achat de l’équipement et son expédition, il faut débourser environ 510 000 francs rwandais (396,3 $) pour la formule résidentielle standard. Au Nigeria c’est environ 890 000 nairas (631,4 $).
En Afrique, bien que l’Union internationale des télécommunications (UIT) évalue le taux de couverture de la téléphonie mobile à 90% dans son rapport « Measuring digital development Facts and Figures 2023 », il demeure que plusieurs pays affichent encore plusieurs zones de faible couverture télécoms. En dehors des zones urbaines, la couverture et la qualité du service sont dénoncées par plusieurs régulateurs télécoms qui multiplient les mises en demeure.
Starlink qui se présente comme une solution efficace et d’accès à Internet de qualité, désirée par les consommateurs, doit se conformer aux règlementations en vigueur dans chaque pays pour enfin se déployer. Au Ghana où le service avait été déclaré illégal en décembre 2023, l’Autorité nationale des communications (NCA) a dévoilé il y a quelques jours que des échanges sont en cours avec l’entreprise pour régulariser sa présence.
Pour les autres fournisseurs de services Internet présents en Afrique, l’intérêt exprimé pour la connectivité Internet par satellite en général est un signal qui devrait les inciter à proposer des services plus flexibles et un service client plus réactif. Il faudrait également communiquer davantage sur les services Internet par satellite qui existent. La communication autour des services télécoms étant dominée par les opérateurs de téléphonie mobile.