Trafic de Drogue : La zambienne Patricia Mhango condamnée à 26 ans de prison
Dans un jugement rendu le 10 mai dernier, le juge Mehdi Manrakhan, siégeant en Cour d’Assises, a condamné la zambienne Patricia Mhango à 26 ans de prison pour importation d’héroïne. Elle avait plaidé coupable, et le temps passé en détention préventive et policière sera déduit de sa peine d’emprisonnement.
Mhango avait été arrêtée le 21 juillet 2018 à son arrivée à l’aéroport international Sir Seewoosagur Ramgoolam en provenance de Johannesburg, Afrique du Sud. Lors d’une fouille, la brigade anti-drogue avait découvert 55 boulettes d’héroïne cachées à l’intérieur d’une bouteille de boissons chaudes, pesant 645 grammes. En outre, elle a révélé avoir ingurgité 16 boulettes, pesant 185.9 grammes, qu’elle a évacuées à l’hôpital. La valeur totale de la drogue, dont la pureté varie de 1 à 43%, a été estimée à Rs12,5 millions.
Au cours de l’enquête, Mhango a avoué avoir accepté de transporter de la drogue à Maurice en raison de sa situation financière précaire, de sa séparation avec son petit ami et de la charge de son enfant en bas âge. Elle vivait avec sa sœur, Prisca, qui avait également un enfant en charge.
Le juge Manrakhan a souligné que l’affaire de Mhango illustre le schéma classique des mules, vulnérables sur le plan financier et émotionnel, ciblées par des trafiquants sans scrupules. Mhango avait rencontré un compatriote zambien en juin 2018, qui l’avait mise en contact avec un Nigérian, Ike, pour transporter de la drogue moyennant paiement. Elle avait également rencontré Joyce, qui travaillait déjà pour Ike et avait transporté de la drogue en Thaïlande.
Cependant, Patricia Mhango n’a pu ingurgiter que 16 boulettes mais a menti en lui faisant croire qu’elle avait tout avalé. En réalité, elle avait dissimulé 55 boulettes dans la bouteille de conservation d’eau chaude. À l’aéroport de Johannesburg, elle a rencontré Joyce qui lui a dit qu’elle avait également de la drogue dans son corps et qu’elle allait également faire le voyage à Maurice. Les deux femmes ont pris le même vol pour Maurice mais sur des sièges séparés. Selon Patricia Mhango, Joyce était là pour superviser son travail. Cependant, Joyce a également été arrêtée et Patricia l’a positivement identifiée.
L’avocate Shamloll-Bhoyroo qui défendait les intérêts de Patricia Mhango avait demandé une peine de 18 à 23 ans, tandis que la poursuite représentée par Me. Ah-Sen avait demandé 20 à 25 ans.
“Although it would be quite normal to have some degree of sympathy for the personal plight of Ms. Mhango, I am unable to lose sight of the vital role that drug courriers play in the drug enterprise”, a souligné le juge Manrakhan, citant un précédent jugement de l’ancien chef-juge Rajsoomer Lallah qui avait déclaré que les mules sont des maillons très importants dans le trafic de drogue, car ce sont eux qui transportent le poison à Maurice et ils doivent donc faire face à des sanctions exemplaires.
“In the present case, the readiness and willingness of Ms. Mhango to embark on this illicit enterprise, with apparently no qualm whatsoever in leaving behind a mother-less child, speak volume. There had been no form of pressure whatsoever, be it physical or moral. She had agreed to the deal from the word go. She did it for the money. Her cooperation with the police and clean record must also be put in context. Once the drugs were found in her luggage, and she knew she had pellets inside her, there were not many options left open to her. Her clean record is not of great weight either as this was her first trip to Mauritius. We do not have her records in South Africa, or Zambia for that matter”, a ajouté le juge.
Pour appliquer la peine, le juge Manrakhan a pris en considération que l’accusée a plaidé coupable dès le début, c’est-à-dire dès son arrestation à l’aéroport, ce qui la rend éligible à une réduction d’un tiers de la peine selon la pratique courante.
Le juge Manrakhan a affirmé que si l’accusée n’avait pas plaidé coupable, il lui aurait infligé une peine maximale de 42 ans de prison. Mais compte tenu de ses circonstances personnelles et de sa coopération avec la police, il lui a accordé une réduction de 3 ans, puis d’un tiers pour avoir plaidé coupable.
Patricia Mhango a donc été condamnée à 26 ans de prison, dont le temps passé en détention préventive en attendant son procès sera déduit.