Agression mortelle de Mario Bahadoor : Soobass Boodhooa trouvé non coupable
Cette semaine, la Cour intermédiaire a rendu son jugement dans l’agression mortelle de Mario Bahadoor, un colporteur de plage de 54 ans, survenue en 2014. L’habitant de Flacq avait succombé à des lésions crâniocérébrales après avoir été agressé physiquement dans un commerce à Trou d’Eau Douce. Dans cette affaire, la justice poursuivait Soobass Boodhooa pour coups et blessures ayant entraîné la mort d’un homme sans intention de tuer. Après un procès qui a débuté en 2018, le suspect a été jugé non coupable par la magistrate Keshri Soochit. Cette dernière a estimé que la Cour ne pouvait pas se baser uniquement sur le témoignage d’un seul témoin dans cette affaire.
Les faits remontent au 27 septembre 2014. Blessé lors de l’agression, l’homme de 54 ans avait été transporté d’urgence à l’hôpital de Flacq par ses proches. Son état de santé étant critique, il avait ensuite été transféré à l’hôpital du Nord dans un état comateux. Il y avait finalement succombé après cinq jours entre la vie et la mort, suite à une fracture du crâne selon l’examen post-mortem pratiqué par le médecin légiste.
Violente dispute
Après le drame, Soobass Boodhooa s’est présenté à la Major Crime Investigation Team (MCIT) en compagnie de son avocat, Me Rama Valayden. Il a affirmé qu’une dispute avait éclaté entre la victime et lui, au sujet d’une affaire d’argent. Dans sa déposition à la police, Soobass Boodhooa a déclaré que la victime avait été violente envers lui et avait tenté de le frapper. Le prévenu a souligné qu’il avait seulement agi en légitime défense en assénant un coup de manche de pioche sur la tête de la victime, qui s’était ensuite effondrée, le poussant à prendre la fuite.
Témoins
Pour élucider cette affaire, la police s’est basée sur le témoignage d’un chauffeur de taxi. Celui-ci a indiqué avoir transporté Mario Bahadoor le jour de son agression. Selon son récit, la victime l’avait contacté sur son portable pour être récupérée à Trou d’Eau Douce. En route pour Flacq, Mario Bahadoor avait reçu un appel sur son portable et, après la conversation, avait demandé au chauffeur de taxi de retourner à Trou D’Eau Douce pour récupérer une somme d’argent.
D’après le chauffeur, la victime serait entrée dans une maison, puis peu de temps après, une personne en serait sortie en affirmant que Mario Bahadoor le demandait. En pénétrant dans la demeure, le chauffeur aurait été choqué de trouver Mario Bahadoor étendu inanimé par terre. Après avoir récupéré la victime, il l’aurait ramenée chez elle avant de repartir.
Quant à l’individu, il aurait expliqué lors de son témoignage qu’il se trouvait dans un commerce à Trou d’EauDouce le jour de l’agression et aurait entendu quelqu’un crier « Ayo Ma ! » C’est alors qu’il aurait vu Mario Bahadoor allongé par terre dans la rue en présence de Soobass Boodhooa, tenant un morceau de bois. Selon lui, il aurait demandé au chauffeur de taxi de conduire la victime chez elle. L’individu aurait précisé que l’accusé aurait déclaré : « Mo pa le personn rant dan mo zafer », ajoutant qu’il était en train de boire de la bière en regardant un match de foot au moment des faits et ignorait ce qui s’était passé avant l’agression.
De son côté, la police a confirmé en Cour qu’aucun appel n’avait été échangé entre la victime et le suspect sur le téléphone portable de ce dernier. La magistrate Keshri Soochit a jugé que le fait que l’individu ait été vu avec un morceau de bois à la main main “does not implicate him in any way in the death of late Mr Bahadoor ”. Elle a souligné que le témoin n’avait pas vu l’accusé frapper la victime et a donc déclaré Soobass Boodhooa non coupable dans cette affaire, défendu par Me Rama Valayden.