Cylindrocline : Réintroduction en nature d’une espèce végétale disparue



30 années. C’est le temps nécessaire pour sauver de l’extinction et réintroduire en nature une plante endémique de l’île Maurice : Cylindrocline lorencei. Grâce à l’utilisation de techniques de multiplication jusqu’alors inexplorées dans le domaine de la conservation, cette espèce disparue a pu être sauvée.

Un sauvetage in extremis 

Dans les années 70, Cylindrocline lorencei était au bord de l’extinction. Jean-Yves Lesouëf, fondateur du CBN de Brest, a décidé de collecter des graines et des boutures dans l’espoir de sauver l’espèce. En 1990, l’espèce a été déclarée éteinte en nature. Cependant, le CBN de Brest avait conservé les graines en banque, mais celles-ci étaient incapables de germer naturellement. En 1993, grâce à l’utilisation des biotechnologies en collaboration avec l’INRA de Ploudaniel, des plantes entières ont pu être régénérées, marquant ainsi une première mondiale dans le domaine de la conservation de la biodiversité. Par la suite, le Conservatoire s’est tourné vers Vegenov pour multiplier à plus grande échelle, par micro-propagation in vitro, des centaines de plantes dès 2009 en raison d’essais de bouturage difficiles et du manque d’individus et de graines viables.

Recréer les conditions d’un retour en nature 

Le succès obtenu grâce aux biotechnologies n’aurait pas été possible sans l’implication du National Park and Conservation Service (NPCS) mauricien et de la Mauritius Commercial Bank, notre partenaire financier. À partir de 2021, un long travail d’aménagement des zones de gestion expérimentales, appelées Conservation Management Areas (CMA) a permis l’acclimatation d’une trentaine de plantes qui s’épanouissent aujourd’hui dans un environnement protégé, délimité par des grillages pour empêcher la présence d’espèces animales indésirables et purgé de toutes les espèces végétales invasives.

2024, une réintroduction en nature à grande échelle 

Les trois dernières décennies ont été marquées par de nombreuses étapes importantes qui ont révolutionné l’approche de la conservation, telles que l’étude du cycle de vie de l’espèce, les tests de culture d’embryons et l’utilisation de techniques innovantes, la multiplication des plantes à Brest avant leur réimplantation dans un environnement restauré à Maurice. Aujourd’hui, avec la réintroduction de cette espèce endémique de l’île Maurice dans son environnement naturel, presque 35 ans après sa disparition en nature, nous franchissons un nouveau cap dans la conservation de la biodiversité. Une centaine de plants nés à Brest seront réintroduits dans les CMA de l’île Maurice au mois de juin, avec pour objectif d’assurer leur retour durable dans leur environnement naturel.

« À la MCB, nous sommes convaincus que chaque espèce endémique joue un rôle essentiel au sein de notre biodiversité. C’est pourquoi nous avons décidé de soutenir le projet de conservation du Cylindrocline Lorencei, qui contribue à la protection et à la valorisation de notre biodiversité unique et fragile. À travers ce partenariat, nous souhaitons préserver l’écosystème et les trésors naturels de notre région. Cette plante endémique possède non seulement une valeur écologique inestimable, mais elle fait également partie d’un patrimoine naturel que nous devons protéger et transmettre aux générations futures », déclare Vanessa Doger de Spéville, Head of Sustainability, Reputation and Engagement du Groupe Mauritius Commercial Bank.

Posted by on Jun 25 2024. Filed under Sci-Tech. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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