La France effrite la Belgique



But : Vertonghen CSC (85e)

Incroyable, mais vrai : l’équipe de France est en quarts de finale de l’Euro, sans avoir encore réussi à marquer un but elle-même dans le jeu, une sorte de miracle auquel on n’aurait même pas osé penser. Six ans après leur sommet en demi-finales du Mondial russe, les Bleus ont pris le dessus sur la Belgique sur le même score (1-0), mais dans un match d’une triste qualité. La bande de Kylian Mbappé n’a toujours pas trouvé la clé face au but (19 tirs, 2 cadrés), et c’est inquiétant, car ce n’est pas un accident quand cela se répète depuis cinq rencontres. Une domination trop souvent stérile, mais finalement payante, grâce à… un but contre son camp de Jan Vertonghen, qui a malheureusement détourné dans ses propres filets la frappe de Randal Kolo Muani (1-0, 85e), le seul à être sorti du banc français ce lundi après-midi et qui a sauté sur une passe de N’Golo Kanté pour valider une bonne entrée. Voilà les Bleus en quarts de finale, sans que l’on ne sache trop comment, ni jusqu’où ils peuvent aller.

Sans idées et sans rythme

Un 4-4-2 losange était attendu, c’est finalement pour un 4-3-3 plus classique qu’avait opté le sélectionneur. Un drôle de plan, qui n’a pas réconcilié les Bleus avec le jeu et les mouvements offensifs au cours d’une première période qui n’a pas ressemblé à grand-chose, et encore moins à un huitième de finale d’un championnat d’Europe. Après avoir entendu le public belge siffler assez copieusement La Marseillaise, la fête des voisins s’est transformée en moment malaisant, entre une France sans idées, sans créativité, et une Belgique qui avait noté cette limite, tout en devant faire avec les siennes. Les Diables rouges ont proposé si peu qu’ils n’ont pas réussi à inquiéter une défense toujours aussi solide, et une charnière Dayot Upamecano-William Saliba imprenable. Comme seuls minuscules frissons, un coup franc vicieux de Kevin De Bruyne repoussé de manière peu académique par Mike Maignan (24e) et un tir de Yannick Ferreira Carrasco contré par Theo Hernandez (27e), après un beau numéro de Loïs Openda côté gauche, où Jules Koundé a bien tenu la baraque et Jérémy Doku.

On ne sait pas si les deux équipes se craignaient, ou si elles étaient conscientes de leur médiocrité, mais elles ont rarement pressé, laissant l’intensité aux vestiaires, au point d’endormir les tribunes de la Düsseldorf Arena. Les Bleus ont eu toutes les peines du moment à trouver le moyen d’offrir un peu de bonheur à leurs 8 000 supporters, Griezmann étant toujours aussi méconnaissable, cette fois à droite, et Mbappé beaucoup trop discret pour faire la différence. La seule tentative cadrée avant l’entracte, celle du numéro 7, n’a même pas été une occasion (10e). Les autres ont toujours manqué le cadre : il y a eu celles d’Aurélien Tchouaméni (39e, 45e), de Hernandez (32e), de Rabiot (20e) et surtout de Marcus Thuram, qui avait bien surgi pour placer sa tête sur un centre ajusté par Koundé (34e). Moins de tirs cadrés que de biscottes pour les Tricolores, dont trois joueurs ont été avertis en dix minutes, à commencer par Adrien Rabiot, qui manquera le quart de finale.

Les Bleus cherchent toujours le cadre

Une scène, peut-être, pour témoigner du besoin de libération de cette équipe de France : le retour défensif impeccable de Hernandez devant Carrasco (61e), célébré comme un but par le Milanais avec Maignan et ses copains défenseurs, quasiment irréprochables depuis le début de l’Euro. Les Bleus ont quand même eu l’idée d’aller chercher les Belges plus haut après la pause, sans avoir celle de régler la mire (Thuram, Mbappé par deux fois ou encore Griezmann), alors que Tchouaméni a trouvé le bout du pied de Wout Faes et les gants de Casteels sur sa route (49e). On s’est alors demandé si c’était un concours de maladresse, quand le milieu du Real Madrid a récidivé (69e) et que Saliba l’a imité après un joli dépassement de fonctions dans la surface (74e). Leur capitaine n’a pas fait mieux, une fois de plus (78e), et Maignan a sauvé les miches de tout ce petit monde en faisant barrage aux frappes de Romelu Lukaku (71e) et De Bruyne (83e), à des moments où les Bleus ont pu voir leur piètre tournoi défiler devant leurs yeux. Jusqu’à cette libération, qui a offert des images rappelant légèrement 2018 : les remplaçants se ruant sur les titulaires pour célébrer le nouveau CSC tombé du ciel, mais aussi provoqué par Kolo Muani. Il ne reste à cette équipe plus qu’à inventer quelque chose de nouveau vendredi (dès 21h) contre le Portugal, à Hambourg, pour s’incruster dans le dernier carré.

Posted by on Jul 2 2024. Filed under Sports. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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