L’heure de remettre le Bleu de chauffe
La défaite contre l’Italie nous a replongés dans un temps que les moins de 10 ans ne peuvent pas connaître. Deux mois après l’élimination en demi-finales de l’Euro face à l’Espagne, l’équipe de France a raté sa rentrée, balayée par des Italiens sans complexe au Parc des Princes. Les Bleus ont connu leurs trous d’air, mais il fallait remonter à juin 2015 pour les voir s’incliner deux fois d’affilée – contre la Belgique (3-4) et l’Albanie (1-0). Décevants dans le résultat comme dans le contenu, les hommes de Didier Deschamps abordent déjà la réception de la Belgique à Lyon avec une certaine pression, qui impose une (re)mobilisation.
L’épouvantail n’effraie plus
À l’image de son capitaine Kylian Mbappé, l’équipe de France n’a plus la petite étincelle qui lui donnait tout son éclat. Trois tirs cadrés contre une Italie piteusement sortie dès les huitièmes de finale de l’Euro, c’est peu. Bien trop peu pour une cylindrée du calibre français. « C’est clair que je le vis mal, le groupe le vit mal, car on est des compétiteurs, on veut gagner, lâchait Mike Maignan vendredi soir. On a parlé dans le vestiaire, mais ça reste entre nous. » Selon L’Équipe, le portier milanais n’y est pas allé de main morte. « Particulièrement excédé par la prestation des Bleus » et « énervé par certaines attitudes », le dernier rempart « a fustigé un comportement de starlettes » devant ses coéquipiers, pointant le manque d’envie et d’agressivité de l’équipe.
« Un monologue qui s’est étiré sur deux minutes […] et à l’issue duquel personne n’a osé reprendre la parole », précise le quotidien. Une façon de secouer le cocotier et de remettre le train bleu sur les bons rails. Ibrahima Konaté allait dans le même sens dans l’émission Téléfoot. « On a des individualités extraordinaires. Mais ces individualités, il faut les mettre au service du collectif. Avec l’équipe que l’on a, on doit faire peur à tout le monde et aujourd’hui, se faire battre 3-1 à domicile, c’est décevant, c’est triste. »
Reprendre la main
Didier Deschamps est logiquement en première ligne. Le sélectionneur a déjà essuyé les critiques cet été, alimentant les interrogations sur la pertinence de le laisser poursuivre son mandat. Au-delà de l’animation proposée sur le terrain, le sujet de ses relations avec son vestiaire a ouvertement été mis sur la table. « Il y a eu beaucoup de changements de position, beaucoup de changements tactiques. Il fallait faire avec, répondait Antoine Griezmann, visage fermé, toujours pour Téléfoot. Ce sont des choix tactiques, il faut les respecter, même si toi tu es énervé, en colère ou triste. L’équipe avant tout. » Le Mâconnais a admis que cet Euro lui avait laissé « beaucoup de frustration, de colère, de tristesse », et qu’il ne s’était « jamais senti au cœur du jeu comme (il) l’aime ». Les vacances et l’enthousiasme de la rentrée n’ont pas réussi à faire oublier toutes ces contrariétés. Le match contre la Belgique doit permettre aux Bleus de reprendre leur destin (et leur jeu) en main. De retrouver une ligne directrice et d’être en action plus qu’en réaction. Histoire d’arrêter de patauger et de se remettre à avancer.