Alliance de l’Opposition : Adieu BLS et Welcome instabilité sociale et économique
Depuis des années certaines personnes sans scrupule essaient de vendre le Best Loser System comme étant un system politique communal et dangereux. Le Best Loser System est souvent incorrectement associé à une communauté alors qu’il protège toute une nation contre un déséquilibre politique au sein du Parlement. La vérité est que le BLS est le mécanisme par excellence de consolidation au sein du législatif. Ce system joue aussi un rôle prépondérant auprès de l’électorat.
Qu’on le veuille où non, le BLS est aujourd’hui l’unique garantie qu’au moins un représentant de chaque communauté se retrouve au parlement lorsque le scrutin n’a pas permis à la communauté d’avoir son représentant au Parlement. Il n’y a pas l’ombre d’un doute que le BLS a fait ses preuves dans le passé. En 2018, lorsqu’il y avait des discussions autour de la réforme électorale présentée par Pravind Jugnauth, Le Xournal s’était positionné comme un rempart contre toute tentative de l’abolir et s’il le faut aujourd’hui encore nous gardons la même ligne de conduite.
Des faits indéniables
Les élections de 2005 passées, aucun représentant de la section Population Générale n’est élu sous la bannière de l’Alliance Sociale (PTr-PMXD- Baichoo – Dulloo) pourtant l’Alliance Social formera le nouveau gouvernement à cette époque. Le Best Loser System permet alors à trois candidats de la section Population Générale de faire leurs entrées au parlement. Ils sont James Burty David, Jean-François Chaumière et Etienne Sinatambou. Ils sont les trois par la suite nommés ministres dans un gouvernement sous Navin Ramgoolam. Sans le BLS il n’y aurait pas eu de ministre ‘Kreol’ au sein du gouvernement entre 2005 et 2010. Une injustice corrigée !
Ce sont là des preuves historiques que le système de BLS n’est pas une affaire communale. Des mauvaises langues associent souvent le BLS comme étant un system pro-Musulman. FAUX ! Il ne faut pas diaboliser un system qui a permis aussi à des personnes appartenant à la communauté majoritaire d’avoir un siège au Parlement. Aux élections de 2000 par exemple, Motee Ramdass et Ravi Yerrigadoo sont repêchés grâce au BLS. De retour plus en arrière lors des élections de 1976, Kamil Ramoly du PMSD est élu avec le BLS.
Si vous voulez savoir, le père du BLS, sir Abdool Razack Mohammed été un visionnaire. Il avait pour objectif de protéger les minorités de ce pays. Saviez-vous que depuis sa création, le BLS a permis à de nombreux fils et filles du sol de servir leur pays. Et parmi des grands leaders, dont Sir Gaetan Duval en 1982 et Paul Bérenger en 1983. Et tant d’autres comme Karl Offman, Georgie Candahoo, Régis Finette, Anwar Oomar et jusqu’à récemment Anwar Husnoo qui a été Premier ministre par intérim alors qu’il a été repêché par le BLS.
Nous savons que Résistans ek Alternative est obstiné à en finir avec le BLS. En 2022 déjà la cour suprême avait rejeté la requête de Rezistans ek Alternativ concernant un système d’élection où la déclaration de l’appartenance ethnique ne sera plus d’actualité. Le Best Loser System est un système que nous avons hérité et il faut saluer la contribution du député britannique Johnstone House qui avait prêté main forte dans l’élaboration du BLS. Il est indéniable que le « system best loser la […] line donne satisfaction à toutes les communautés dans le pays », disait Raouf Bundhun.
Finir avec un mythe
Dire que le Best Loser System est dépassé et qu’il faut trouver une autre formule pour préserver l’unité national est une aberration. On va redécouvrir quelques extraits d’un article d’opinion du Dr Michael Atchia posté sur le site informatique de Minority Voice le 18 mai 2014. « Les États membres des Nations unies accomplirent un pas dans cette direction en adoptant à l’unanimité la Déclaration des NATIONS UNIES du 47/135 du 18 décembre 1992 sur les droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques.
Cette Déclaration fixe des principes essentiels pour la garantie des droits des personnes appartenant à des minorités et constitue une référence clé pour l’action des Nations unies.
Elle fournit des lignes directrices tant aux États qui essaient de gérer la diversité et d’assurer la non-discrimination qu’aux minorités elles-mêmes dans leur quête de l’égalité et de la participation.
Le Dr Michael Atchia citera ainsi deux articles de cette déclaration :
« Les personnes appartenant à des minorités ont le droit de participer pleinement à la vie culturelle, religieuse, sociale, économique et publique » et « Les personnes appartenant à des minorités ont le droit de prendre une part effective, au niveau national et, le cas échéant, au niveau régional, aux décisions… »
« L’action d’un bon nombre de citoyens pour l’abolition de l’obligation de déclaration de communauté est dans le bon sens, mais l’abolition du paravent qu’est le BLS sans compensation par une dose adéquate de Proportional Representation plongera encore plus les minorités (en particulier les descendants d’esclaves et les personnes d’origine africaine) dans le noir, sans défense, à l’encontre des droits humains et spécifiquement de la Déclaration des Nations unies citée plus haut.
Qui est Subron pour décider du sort des minorités?
Ashok Subron, membre d’une majorité à Maurice, est très mal placé pour exiger l’abolition du Best Loser System SANS en même temps exiger son remplacement par le Proportional Representation ou autres procédures qui garantiront la représentation adéquate de tous. Nous l’invitons, lui et les autres, à lire de près cette Déclaration 47/135 du 18 décembre 1992 des NATIONS UNIES.
Bonanga Lilongwé