Gérald Lincoln, Country Managing Partner d’Ernst and Young, vient confirmer le feel good factor au sein de l’économie mauricienne
« L’annonce sur Diego Garcia aura des répercussions favorables en termes économiques », affirme-il
Dans un entretien au Défi Quotidien la semaine dernière, Gérald Lincoln, Country Managing Partner chez EY, vient confirmer la bonne santé de l’économie mauricienne ainsi que l’optimisme sur les perspectives de croissance, de la création d’emploi et l’investissement dans les secteurs productifs. « Le recul brutal de 2020 et 2021 a vite été renversé et la croissance post COVID a été forte », souligne-t-il.
L’annonce sur Diego Garcia aura des répercussions favorables en termes économiques » poursuit Gérald Lincoln, confirmant le feel good factor qui prévaut auprès des opérateurs et la population en général.
La stratégie de relance post-Covid du gouvernement a redonné du souffle à l’activité économique, marquée par des taux de croissance élevés de l’ordre de 9,9% en 2022 et 7% en 2023. Pendant la crise du Covid-19, le gouvernement a pris des mesures exceptionnelles pour protéger les emplois des Mauriciens et le tissu économique, avec notamment la mise en place de la Mauritius Investment Corporation et plusieurs plans de soutien en faveur des PMEs.
Gérald Lincoln se réjouit de la mise en place de la MIC. « Ce support mis en place par l’État a été déterminant car il a comblé un besoin de financer les pertes que les banques ne voulaient pas assumer seules. La création de la MIC a permis de stabiliser le système, d’empêcher une montée subite du chômage et donc d’éviter une crise sociale. Le modèle a été intelligent, permettant aux entreprises bénéficiaires d’avoir accès au capital à un prix abordable, à des conditions correctes. Je pense que le taux de « write-off » à la MIC sera très bas, car elle a su prêter à des compagnies sérieuses et solides.
Le gouvernement a privilégié une croissance créatrice d’emplois. « Le chômage était un gros risque et il a été maîtrisé », indique le Country Manager Partner chez EY.
En effet, pendant que l’opposition jouait aux prophètes de malheur et prophétisait la débâcle de l’économie mauricienne, le gouvernement s’est mis au travail pour ramener le chômage à son taux le plus bas en 27 ans, soit à 6,3% au premier trimestre de 2024.
Le pays est pratiquement dans une situation de plein emploi chez les hommes, avec un taux de chômage de 4,5%. Alors que le chômage des femmes et de celui des jeunes ont pris une tendance définitive à la baisse. En sus du dynamisme du marché de l’emploi, les mesures comme le Prime à l’emploi ont donné des résultats probants.
Le chômage chez les femmes continue de chuter : 8,7% en 2023 contre 12,2% en 2013 sous le régime travailliste. Des 35 600 nouveaux emplois créés en 2023, 25 300 ont été pris par les femmes.
« Le fait que Maurice soit aujourd’hui une économie de services a été déterminant pour cette résilience. D’autres pays qui dépendent exclusivement du tourisme n’ont pas eu cette chance », observe M. Gérald Lincoln.