Quincy Jones est décédé



Le producteur américain mythique et ami du Montreux Jazz, qui a notamment travaillé avec Michael Jackson, Frank Sinatra ou Ray Charles, est mort à 91 ans.

Le musicien et producteur américain Quincy Jones, célèbre pour avoir travaillé avec Michael Jackson, est mort à 91 ans, selon un communiqué de ses proches relayé par l’agence Associated Press.

L’attaché de presse du manager, Arnold Robinson, a déclaré qu’il était décédé dimanche soir 3 novembre à son domicile dans le quartier de Bel Air à Los Angeles, entouré de sa famille.

«Ce soir, le cœur lourd, brisé, nous devons annoncer le décès de notre père et frère Quincy Jones», a déclaré la famille dans un communiqué. «Et même si c’est une perte incroyable pour notre famille, nous célébrons la belle vie qu’il a vécue et savons qu’il n’y en aura jamais un autre comme lui.»

Il est très jeune quand sa mère, schizophrène, est internée dans un asile psychiatrique. Son père, charpentier, obtient le divorce et déménage à Seattle, où il fonde une nouvelle famille. Le jeune Quincy s’imagine un destin de gangster quand, à 11 ans, il touche pour la première fois un piano. «J’ai joué une seule note et cela a changé ma vie.» Il se met au trombone, à la trompette et commence à écumer les boîtes locales. À 14 ans, il y rencontre Ray Charles, de deux ans son aîné.

Quincy Jones a parcouru un chemin hors du commun, partant des rues du South Side de Chicago pour gravir les sommets du show business. Premier cadre noir à s’imposer dans l’univers hollywoodien, il a bâti un catalogue musical exceptionnel, ancré dans l’histoire de la musique américaine. Ses productions se sont glissées dans presque tous les foyers et ses relations influencent jusqu’aux plus hauts cercles de l’industrie.

Le génie derrière Michael Jackson

Il a côtoyé présidents, diplomates, stars et légendes du jazz. Il a tourné avec Count Basie, arrangé pour Frank Sinatra et Ella Fitzgerald, signé les bandes originales de «Roots» et «In the Heat of the Night», orchestré la première investiture de Bill Clinton et supervisé l’emblématique «We Are the World», chanson caritative rassemblant les plus grands artistes pour l’Afrique. Lionel Richie, qui a coécrit le morceau et qui figurait parmi les artistes invités, qualifierait Quincy Jones de «maître orchestrateur».

Touche-à-tout, il a aussi produit des films («La couleur pourpre» de Spielberg, 1985), des séries («Le prince Bel-Air», qui a lancé Will Smith en 1991), créé «Vibe», un magazine de référence des cultures urbaines et participé à «Qwest TV», sorte de «Netflix du jazz».

Cependant, c’est sa collaboration avec Michael Jackson qui consacre pleinement son génie. Avec «Off the Wall», «Thriller» et «Bad», Quincy Jones a façonné un style universel, fusionnant disco, rock, funk, et jazz, magnifiant le talent explosif de Jackson. Les morceaux comme «Billie Jean» et «Beat It», où il invite même Eddie Van Halen à briser les frontières musicales, font date. Quincy Jones n’a pas seulement produit des albums: il a créé des mondes sonores et élevé la musique populaire au rang d’art intemporel. Il a été récompensé par 28 Grammy Awards dans sa carrière. Nommé sept fois aux Oscars, il n’a jamais reçu de statuette.

Son amour pour le Montreux Jazz Festival

Quincy Jones a aussi marqué l’histoire du Festival de jazz de Montreux en étant co-producteur des éditions de 1991 à 1993. La première année, il convainc Miles Davis de revisiter ses classiques pour un concert historique à l’auditorium Stravinski, dont il assure alors la direction artistique. Le créateur du festival, Claude Nobs, racontait qu’il envoyait ses instructions jetées à la va-vite sur un vieux fax. Et là, c’était à l’équipe sur place de jouer serré, avec des trésors de diplomatie et une bonne dose de sueur pour répondre à ces demandes.

Sur les bords du Léman, au MJF, Quincy Jones se démarquait encore: il fut le premier à y faire débarquer des rappeurs, les installant sans complexe aux côtés des légendes du jazz. Le pianiste et trompettiste a aussi dirigé un concert lors de l’édition 1996 et animé plusieurs ateliers.

Lorsque son ami Claude Nobs est décédé en 2013, il s’était promis de venir à chaque édition du festival pour lui rendre hommage. On pouvait même l’apercevoir en fauteuil roulant il y a quelques années.

Posted by on Nov 4 2024. Filed under Monde. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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