Nouveau Premier ministre : Lombard, Vautrin, Faure… Qui pour remplacer François Bayrou à Matignon ?
Renversé par le vote de confiance des députés, le Premier ministre François Bayrou va devoir quitter Matignon, moins d’un après son arrivée. Pour lui succéder comme chef de gouvernement, plusieurs noms circulent. Mais qui aurait les faveurs du Président pour assumer cette tâche difficile ? Voici les favoris pour devenir le nouveau Premier ministre d’Emmanuel Macron.
Le Premier ministre François Bayrou a engagé la responsabilité de son gouvernement en se soumettant à un vote de confiance devant l’Assemblée nationale, ce lundi 8 septembre 2025. Renversé par les députés avec 194 voix pour et 364 contre, il va devoir démissionner et le président Emmanuel Macron aura, une fois de plus, la difficile tâche de lui trouver un remplaçant. Son nom sera connu « dans les tout prochains jours », a indiqué l’Élysée.
Toute la difficulté réside dans le fait de trouver un candidat qui soit compatible avec Les Républicains (LR) mais aussi les socialistes (PS), pour éviter la censure. Plusieurs noms circulent déjà, certains désignés comme des fidèles d’Emmanuel Macron, d’autres comme des figures de la droite républicaine ou des socialistes. D’Éric Lombard à Jean-Yves Le Drian en passant par Olivier Faure ou Bruno Retailleau, voici une liste non exhaustive des potentiels Premiers ministres.
Éric Lombard, le spécialiste des finances PS-compatible
C’est l’un des favoris pour le poste. Nommé ministre de l’Économie en 2024, cet ancien directeur général de la Caisse des dépôts et consignations est une figure proche de la social-démocratie. Âgé de 67 ans, l’actuel ministre de l’Économie serait à même de cocher plusieurs cases, aux yeux du président de la République.
Déjà, il s’y connaît en finances publiques, ce qui est un atout s’il doit, en tant que Premier ministre, préparer le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Il est réputé pour être un homme d’écoute et n’a pas d’ambition présidentielle. Et puis, il est marqué à gauche, ne cachant pas son amitié avec Olivier Faure, le chef du Parti socialiste.
D’ailleurs, dans une interview au Financial Times , Éric Lombard, a jugé qu’il serait « inévitable » pour le prochain gouvernement de faire des compromis avec les socialistes. Mais l’ancien patron de la Caisse des dépôts considère que le plan d’économie proposé par le PS va « beaucoup trop loin », tout en décelant « une marge de discussion ».
Quant à Matignon, il a déclaré mercredi dernier, lors d’un déplacement dans les Yvelines, qu’il ne se plaçait pas « dans l’hypothèse d’un échec lundi », parce que « quand nous sommes dans la bataille, il faut être concentré sur l’objectif ».
Sébastien Lecornu, fidèle à Macron et aux Armées
Ministre des Armées depuis 2022, c’est l’un des rescapés du deuxième mandat d’Emmanuel Macron. Aussi ministre des Outre-mer de 2020 à 2022, Sébastien Lecornu est un proche du Président qu’il a rejoint cet été au Fort de Brégançon pour quelques jours de vacances. Ancien membre du parti Les Républicains (LR), il en avait été exclu en entrant au gouvernement d’Edouard Philippe en 2017 et en adhérant au parti présidentiel LREM (devenu Renaissance).
Si son nom circule intensément ces derniers jours, autant qu’il circulait en décembre dernier après la démission de Michel Barnier, Sébastien Lecornu a pourtant assuré ne pas être candidat à la présidentielle de 2027. « Je note que dans l’histoire, à chaque remaniement, les anciens ministres de la Défense, comme Michèle Alliot-Marie et Jean-Yves Le Drian, étaient donnés « premier-ministrables », et ils ne sont jamais allés à Matignon. Cela me va très bien ! » , a-t-il déclaré lors d’une interview au journal Le Parisien .
Catherine Vautrin, la presque Première ministre aux positions controversées
Âgée de 65 ans, la ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, issue des rangs LR, avait déjà été pressentie pour Matignon en 2022. Mais à l’époque, le président de la République lui avait préféré Élisabeth Borne, sous la pression de macronistes qui dénonçaient sa participation à la mobilisation contre le mariage pour tous. « La discrète ministre s’est forgée depuis une stature plus consensuelle qui la fait figurer parmi les potentiels successeurs de François Bayrou », écrit TV5 Monde .
Selon un cadre de Renaissance, cité par Le Parisien, Emmanuel Macron regrette de ne pas l’avoir nommée en 2022, à la place d’Élisabeth Borne. L’élue rémoise a su depuis regagner les faveurs du président, notamment grâce à sa gestion du dossier sur la fin de la vie. Son nom revient régulièrement dans les tractations pour Matignon, perçu comme celui d’une personnalité expérimentée et consensuelle, notamment dans le domaine social. « Elle n’est un no-go pour personne », souligne une conseillère macroniste, citée par TV5 Monde.
Olivier Faure, le socialiste qui se rêve à Matignon
Premier secrétaire du Parti socialiste depuis 2018 mais aussi député de Seine-et-Marne, Olivier Faure fait partie des favoris pour remplacer François Bayrou en cas de chute du gouvernement. Le socialiste incarne une alternative de gauche réformiste, ouverte aux compromis. Le 30 août dernier, lors des universités d’été du PS, il avait réclamé, pour le poste de Premier ministre, une figure issue de la gauche, arrivée en tête des législatives anticipées de 2024. « Nous sommes volontaires pour être les suivants », avait-il lancé.
Olivier Faure a affirmé que les socialistes voulaient « une autre manière de gouverner » et s’est dit prêt à assumer la fonction de Premier ministre. Sa candidature pourrait être vue d’un bon œil par Emmanuel Macron puisque Laurent Wauquiez, chef des Républicains à l’Assemblée Nationale, a assuré qu’il ne le censurerait pas. Toutefois, la taxe Zucman, mesure incluse dans le contre-budget du PS et qui vise les ultrariches, pourrait bien dissuader le président de la République de le nommer à la tête du potentiel prochain gouvernement.
Le Premier ministre François Bayrou a engagé la responsabilité de son gouvernement en se soumettant à un vote de confiance devant l’Assemblée nationale, ce lundi 8 septembre 2025. Renversé par les députés avec 194 voix pour et 364 contre, il va devoir démissionner et le président Emmanuel Macron aura, une fois de plus, la difficile tâche de lui trouver un remplaçant. Son nom sera connu « dans les tout prochains jours », a indiqué l’Élysée.
Toute la difficulté réside dans le fait de trouver un candidat qui soit compatible avec Les Républicains (LR) mais aussi les socialistes (PS), pour éviter la censure. Plusieurs noms circulent déjà, certains désignés comme des fidèles d’Emmanuel Macron, d’autres comme des figures de la droite républicaine ou des socialistes. D’Éric Lombard à Jean-Yves Le Drian en passant par Olivier Faure ou Bruno Retailleau, voici une liste non exhaustive des potentiels Premiers ministres.
Pierre Moscovici, le technocrate qui pourrait créer la surprise
Ancien ministre de l’Économie et des Finances (2012-2014), ex-commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici est aujourd’hui premier président de la Cour des comptes. Son nom circule comme celui d’un technocrate respecté, capable de gérer les finances publiques et de s’attacher le soutien du PS. Son profil serait le bienvenu, notamment dans le cadre d’un gouvernement technique, c’est-à-dire un gouvernement qui assure les affaires courantes jusqu’à la présidentielle de 2027.
« Un gouvernement technique ne fait rien, c’est-à-dire qu’il gère l’équilibre. Là, c’est très compliqué parce qu’il faut trouver un accord pour un budget », faisait savoir le politologue et professeur de science politique à l’université et Sciences Po Lille Rémi Lefebvre dans un article de Ouest-France publié le 5 septembre.
Cet ancien socialiste qui juge la situation financière de la France « préoccupante » a souligné l’urgence pour le pays d’avoir « un budget dans les temps ». Il ne s’est pas positionné publiquement sur Matignon, respectant la réserve de sa fonction actuelle. Pourra-t-il être la surprise de ces prochains jours ?
Jean-Yves Le Drian, le diplomate qui a déjà fait ses preuves
Ancien ministre de la Défense (2012-2017) et des Affaires étrangères (2017-2022), Jean-Yves Le Drian est une figure respectée de la « vieille garde » socialiste, proche de François Hollande mais aussi d’Emmanuel Macron. Le Drian a aussi été maire de Lorient (1981-1998), plusieurs fois député (1978-2007) et président du conseil régional de Bretagne à deux reprises (2004-2017).
Il serait un « choix privilégié du président pour assurer la stabilité dans un contexte politique tendu », selon France 3 . Selon l’AFP, Emmanuel Macron exercerait un « pressing important » pour faire venir son ancien chef de la diplomatie à Matignon. Mais le chef de l’État n’en est pas à son coup d’essai. Il avait déjà tenté de le convaincre en décembre, en vain. Jean-Yves Le Drian avait décliné l’offre, estimant que « ce ne serait pas sérieux », en raison de son âgé. Celui qui a souvent été surnommé « le Menhir » a fêté cette année ses 78 ans.
Bernard Cazeneuve, le dissident socialiste capable de compromis
Ancien Premier ministre (2016-2017) sous François Hollande, ex-ministre de l’Intérieur et aujourd’hui avocat, Bernard Cazeneuve reste une figure respectée de la gauche modérée. Il a quitté le Parti socialiste en 2022, suite à son désaccord avec la création de la Nupes. Il n’a pas officiellement candidaté pour Matignon mais son nom circule comme choix de compromis, capable de rassurer l’aile gauche et le centre. Il pourrait même être compatible avec Les Républicains. Il est vu comme une alternative stable face aux crispations idéologiques.
Lors d’une interview donnée à Ouest-France , l’ancien Premier ministre avait été questionné sur l’acceptation ou non du poste de Premier ministre. « Lorsque la maison brûle, on ne discute pas du plan de table. Je ne souhaite pas l’avènement du pire et tout ce que j’exprime est destiné à l’éviter », avait-il répondu.
Bruno Retailleau, la figure de la droite conservatrice en pleine ascension
Nommé ministre de l’Intérieur dans le gouvernement Barnier, Bruno Retailleau a survécu au changement de Premier ministre et a gardé son poste sous François Bayrou. Mais y parviendra-t-il une seconde fois ? Rien n’est moins sûr. Le président du groupe LR au Sénat et sénateur de Vendée représente une droite conservatrice et rigoriste qui pourrait séduire Emmanuel Macron pour former un (éventuel) nouveau gouvernement. Et ça n’est pas pour rien que son nom est régulièrement sorti pour remplacer Bayrou.
Il s’est notamment fait remarquer ces derniers jours pour avoir dit l’inverse de Laurent Wauquiez concernant la nomination d’un Premier ministre de gauche. « Il est hors de question que l’on accepte demain qu’un Premier ministre socialiste soit nommé à Matignon », avait-il lancé lors d’un discours dans les Yvelines.
Dans des déclarations à la presse en marge de la rentrée des Républicains, Bruno Retailleau a annoncé son intention de proposer un accord de gouvernement au prochain Premier ministre si celui de François Bayrou tombait ce lundi. Un accord qui contiendrait deux priorités : le budget et une partie régalienne. Interrogé lundi soir sur France 2, il a toutefois affirmé n’être pas candidat à la succession de François Bayrou.
Xavier Bertrand, l’épouvantail aux ambitions présidentielles
Président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand a aussi occupé des fonctions ministérielles, le membre des LR ayant été ancien ministre de la Santé et du Travail sous Nicolas Sarkozy. Il a également été candidat à plusieurs reprises à l’élection présidentielle. Mais le choisir comme Premier ministre risque d’être compliqué pour faire consensus.
Xavier Bertrand est un fervent opposant du Rassemblement national et sa nomination au poste de Premier ministre entraînerait le veto du parti d’extrême droite. En décembre 2024, Marine Le Pen avait d’ailleurs déjà promis de censurer un gouvernement dirigé par Xavier Bertrand. Seul espoir pour lui, réussir à s’attirer les sympathies des socialistes.
Et d’autres noms…
Mais le futur Premier ministre ne sera pas forcément l’un de ceux cités précédemment. D’autres noms ont circulé ces derniers jours, avec plus ou moins de conviction. Parmi eux, l’actuel garde des Sceaux, Gérald Darmanin, ou l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin. Mais tous deux ont visiblement en tête l’élection présidentielle de 2027 et auraient tout intérêt à ne pas se risquer au jeu très instable de Matignon.
Autre nom cité, celui de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde. Mais l’ancienne ministre de l’Économie aurait trop à perdre à convoiter Matignon. Quant au feuilleton de cette rentrée, elle a averti sur les « conséquences désastreuses » que représenterait la démission de François Bayrou et de la chute du gouvernement.
Jean Castex, Premier ministre de 2020 à 2022, a lui aussi entendu son nom circuler pour le poste qu’il occupait il y a quelques années. Mais le président de la RATP brigue aujourd’hui un autre mandat, celui de PDG de la SNCF.
Enfin, les socialistes Carole Delga, Boris Vallaud et Valérie Rabault ont aussi été évoqués ces derniers jours mais n’ont clairement pas des allures de favoris. La dernière citée avait été contactée par l’Élysée en 2024, au moment de la nomination de François Bayrou. La socialiste avait refusé le poste à l’époque. Changerait-elle d’avis si la proposition était de nouveau sur la table ?
(Source : Internet)