Lutte contre le coronavirus…La pression sur les vaccinosceptiques s’accentue



Près d’un tiers des Suisses ne souhaitent pas se faire vacciner. Selon des experts, ils seront responsables de nouvelles vagues de contaminations.

Dans la société de demain, il y aura les vaccinés et les autres. Ceux qui refusent de passer par la case piqûre risquent fort d’être ostracisés par l’autre camp, et considérés comme responsables de la prolongation de la pandémie. «Lorsque toutes les personnes qui souhaitent être vaccinées le seront, toutes les restrictions seront levées, soulignait Alain Berset vendredi en conférence de presse. Vous ne pouvez pas bloquer toute une société parce que certaines personnes ne veulent pas se faire vacciner.»

Or, selon les prédictions de plusieurs spécialistes interrogés par la «NZZ am Sonntag», les vaccinosceptiques seront probablement à l’origine de nouvelles vagues d’infections dans les prochains mois, provoquant à nouveau la surcharge des hôpitaux. C’est la thèse soutenue par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) dans une lettre adressée la semaine dernière aux gouvernements cantonaux. Selon l’OFSP, les personnes non vaccinées seront vraisemblablement touchées par un nombre important de nouvelles contaminations, en particulier si les mesures sont assouplies.

«Il est très probable qu’il y aura de nouvelles flambées parmi les personnes non vaccinées après la fin de la campagne de vaccination en cours.»

De sombres prédictions appuyées par plusieurs experts. «Il est très probable qu’il y aura de nouvelles flambées parmi les personnes non vaccinées après la fin de la campagne de vaccination en cours», estime l’infectiologue bâlois Manuel Battegay, interrogé par l’hebdomadaire. Le poids de ces flambées sur les hôpitaux dépend de l’âge et de l’état de santé des personnes qui refusent de se faire vacciner: plus la proportion de personnes vulnérables est élevée, plus le système de santé sera mis à l’épreuve.

Un sondage SSR réalisé la semaine passée sur la question des vaccins révèle que le scepticisme est relativement élevé dans la tranche d’âge des 35 à 64 ans, alors qu’un quart des hospitalisations dues au Covid concernait des personnes de moins de 60 ans. Le sondage révèle également que 8% des plus de 65 ans ne souhaitent pas se faire vacciner. Au total, un adulte sur cinq refuse le vaccin et 28% sont indécis.

Un autre sondage, réalisé pour le «SonntagsBlick» cette fois, montre à ce propos que les Romands seraient plus réticents à se faire vacciner que les Alémaniques: ils seraient seulement 23% à accepter de se faire vacciner, contre 43% outre-Sarine. Une mauvaise nouvelle pour l’épidémiologiste genevois Didier Pittet, qui affirme que pour atteindre l’immunité collective un taux de vaccination de 80% de la population est nécessaire.

Le «passeport Covid» divise

Pour gérer les vaccinosceptiques, la société choisira-t-elle la voie de l’exclusion? Les vaccinosceptiques sont certes minoritaires, mais loin d’être marginaux. Samedi, l’association alémanique pour les travailleurs âgés Avenir50plus a ainsi envoyé une missive aux parlementaires fédéraux pour protester contre l’idée d’un passeport vaccinal et contre l’appel de l’Union patronale suisse pour la vaccination obligatoire sur le lieu de travail. La lettre affiche, là aussi, ses craintes concernant les vaccins contre le Covid, en particulier sur les travailleurs âgés et vulnérables.

«Quiconque ne souhaite pas se faire vacciner devrait faire un test quelques heures avant un événement, par exemple dans une pharmacie. Avec cette solution, personne n’est exclu.»

Le Conseil national a esquissé les premiers traits de ce «passeport Covid» lors de la session de printemps. Il pourrait prendre la forme d’une application permettant de prouver rapidement que l’on est soit vacciné, soit négatif au virus. Les milieux économiques, représentés notamment par EconomieSuisse, l’Union suisse des arts et métiers (USAM) et GastroSuisse, ont également exigé ce week-end du Conseil fédéral sa mise en place d’ici à juin.

Selon Andreas Faller, ancien vice-directeur de l’OFSP, le passeport Covid ne devrait toutefois pas seulement profiter aux personnes vaccinées. «Quiconque ne souhaite pas se faire vacciner devrait faire un test quelques heures avant un événement (ndlr: voyage, concert, spectacle), par exemple dans une pharmacie», explique-t-il dans les colonnes du «SonntagsBlick». S’il se révèle négatif, le pharmacien transmet le résultat à l’application et vous pouvez utiliser cette preuve immédiatement. «Avec cette solution, personne n’est exclu», estime-t-il. Reste encore à mettre en place un système de tests rapides accessibles à tous.

(source : La Tribune de Genève)

Posted by on Mar 22 2021. Filed under Economie, Featured, Monde. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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