Arteta, l’élève a vaincu le maître



Lorsqu’Andre Marriner a sifflé la fin de la rencontre entre Arsenal et Manchester City à la 95e minute de jeu, l’Emirates Stadium a explosé. De soulagement d’abord, puis de joie. Six ans et douze matchs que les Citizens collaient une leçon aux Gunners en Premier League, et même huit ans que ces derniers ne s’étaient plus imposés en championnat contre les champions en titre. Mikel Arteta pouvait donc bien exulter un peu plus qu’à l’accoutumée, avant de ne laisser transparaître qu’un très léger sourire en coin au moment de saluer Pep Guardiola, amer. Le boss des Canonniers mesurait déjà, à ce moment, la portée de ce résultat : une victoire qu’il ne doit qu’à lui-même tant l’approche de cet affrontement et les choix effectués ont été opérés avec justesse pour lui permettre – enfin – de battre son mentor à la régulière en Premier League.

La guerre des clones

La saison dernière, Arsenal avait hypothéqué une grande partie de ses chances de titre lors de ses deux matchs contre Manchester City, où Guardiola avait infligé deux leçons tactiques à son ancien poulain. Mais le Community Shield avait déjà prouvé que le manager d’Arsenal avait bien fait ses devoirs pour s’adapter à sa bête noire, et le duel de ce week-end l’a confirmé. Pas de pressing très haut qui exposerait la défense et pas de ballon conservé à outrance en attendant que les Skyblues se découvrent. Arteta a cette fois décidé de surprendre Guardiola en faisant… du Guardiola. Ou plutôt en appliquant le même schéma tactique que son adversaire. La consigne était donc claire : relancer court, prendre le moins de risque possible – malgré quelques frayeurs de David Raya balle au pied – et resserrer le bloc pour ne pas laisser d’espace à des dangers comme Erling Haaland et Julian Álvarez. Pari gagnant : même si Manchester City a souffert des absences de Kevin De Bruyne (blessé) et Rodri (suspendu), le champion d’Europe a eu beaucoup de mal à bousculer la défense des Gunners, portés par un William Saliba infranchissable. Et si nous n’avons finalement pas eu l’orgie de football attendue, Arteta – privé notamment de Bukayo Saka – a néanmoins su capitaliser sur ses erreurs passées pour contrarier son adversaire avant de lâcher une masterclass de coaching.

En faisant entrer Thomas Partey, Takehiro Tomiyasu, Kai Havertz et Gabriel Martinelli au cours de la seconde période, l’ex-adjoint de Guardiola a ni plus ni moins lancé les quatre joueurs impliqués dans le seul but de la rencontre : une longue ouverture de Partey, une remise bien sentie de la tête de Tomiyasu, une passe décisive d’Havertz et la finition de Martinelli – bien aidé par la déviation de Nathan Aké. Coaching 100% gagnant, le rêve de tout entraîneur qui se frotte à Guardiola. « On a l’impression d’avoir frappé un grand coup, ça fait tellement d’années que nous ne les avions pas battus, s’est réjoui Arteta après la rencontre. On a vaincu ce qui est pour moi la meilleure équipe au monde – et de loin – en effectuant une énorme performance. Nous avons eu des périodes difficiles au cours de la rencontre, mais finalement, nous avons vécu une expérience extraordinaire devant nos supporters, ici à l’Emirates. » Débarrassé de cette malédiction contre City et des complexes d’infériorité qui l’accompagnaient, Arsenal a ainsi franchi le plus gros obstacle qui se dressait dans sa quête du titre en Premier League depuis la saison dernière. Alors, cette année, c’est la bonne ?

Posted by on Oct 9 2023. Filed under Sports. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. You can leave a response or trackback to this entry

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